La piste d'une hausse d'impôts envisagée par Barnier agite la droite et le centre
Selon plusieurs interlocuteurs du Premier ministre, celui-ci réfléchirait à augmenter les impôts pour réduire le déficit public. Une idée qui pourrait lui faire perdre des soutiens.
Michel Barnier veut-il augmenter les impôts ? La rumeur, alimentée par plusieurs interlocuteurs du Premier ministre, fait des remous depuis ce mardi. C'est d'abord Gérald Darmanin qui, lors d'une réunion des députés Ensemble pour la République, a confié à ses collègues, selon Le Parisien : "Michel Barnier m'a dit pendant notre entretien qu'il augmentera les impôts."
Et le ministre démissionnaire de l'Intérieur de faire part de ses doutes : "On ne connaît pas qui, on ne connaît pas sa politique ni son budget, et on doit y aller ? Est-ce que Michel Barnier peut venir nous voir pour nous parler du fond avant son discours de politique générale ?"
D'autres interlocuteurs du Premier ministre ont relayé la piste d'une hausse d'impôts : "Michel Barnier est très tenté d'aller chercher des pistes d'économies en allant sur l'impôt sur les sociétés", précise une source au Parisien. De son côté, Matignon refuse de confirmer, dénonçant des informations "uniquement basées sur des on-dit. La seule chose dite par le Premier ministre est qu'il ne s'interdirait pas d'aller dans le sens d'une plus grande justice fiscale", rappelle-t-on.
Une "ligne rouge"
Il faut dire que la rumeur peut coûter cher à Michel Barnier, en pleine constitution de son gouvernement. Car la hausse d'impôt a été citée par plusieurs partis comme une ligne rouge, à commencer par sa propre famille politique, Les Républicains. Lors d'une réunion des députés de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez a d'ailleurs balayé cette possibilité. A son tour, Gabriel Attal a demandé à Michel Barnier une clarification rapide de la "ligne politique, notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts", et doit rencontrer le Premier ministre ce mercredi pour en discuter, avant de "décider" d'une "participation au gouvernement" de son camp.
Du côté du RN, la ligne est moins tranchée. Sur BFMTV, le député Julien Odoul maintient qu'une hausse d'impôt constituerait une "ligne rouge" synonyme de censure pour le gouvernement Barnier. Son collègue Jean-Philippe Tanguy est plus nuancé et avance : "Si c'est une mesure de justice fiscale, qu'on impose davantage les plus privilégiés et les surprofits de certaines multinationales en échange d'une baisse de la pression fiscale sur les classes moyennes et populaires, alors M. Barnier aura notre soutien."