Gouvernement Barnier : les plus riches visés par les hausses d'impôts
Invité du 20 heures de France 2 ce dimanche 22 septembre, Michel Barnier a assuré ne pas toucher aux impôts des classes populaires et moyennes : "Je ne vais pas alourdir l'impôt sur l'ensemble des Français, qui payent déjà le plus d'impôts de tous les partenaires européens", a-t-il affirmé. Cependant, il compte bien demander "aux plus riches de prendre part à l'effort de solidarité" grâce à des "prélèvements ciblés" qui toucheraient "certaines grandes entreprises".
Le retour de l'ISF ?
En raison notamment des aides accordées pendant le Covid-19 et de l'inflation, les finances publiques sont en berne, à tel point que la France fait l'objet d'une procédure de Bruxelles pour déficit excessif. En effet, si l'Union Européenne impose à ses membres de garder un déficit sous les 3%, le déficit public pourrait atteindre 5,6% du PIB cette année, au lieu des 5,1% anticipés — voire 6%. Un retour aux 3% en 2027 semble alors inenvisageable. Afin de participer à cet effort de solidarité, la classe politique s'inquiète d'un retour de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), supprimé dès le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Interrogé à ce sujet, le Premier ministre n'a pas répondu.
Vers un virage fiscal
Laurent Saint-Martin, nouveau ministre délégué au Budget et aux Comptes publics — rattaché à Michel Barnier et non au ministre des Finances, a évoqué des "choix forts" en matière budgétaire. Une direction que ne partage pas Bruno Le Maire, ministre sortant, qui a mis en garde son successeur, Antoine Armand, contre les hausses d'impôts. Un virage fiscal devrait bien être pris, puisque le Premier ministre a affirmé demander un effort aux entreprises et contribuables les plus riches afin de redresser les finances publiques. Il a également expliqué vouloir lutter contre la fraude fiscale et la fraude sociale.
Alors que le nouveau budget devrait être présenté le 9 octobre, Michel Barnier s'inquiète d'une perte de confiance des marchés : "Une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France", a-t-il affirmé.
Mais si le Premier ministre compte taxer les plus riches et ne pas augmenter l'impôt des classes moyennes et supérieures, il compte mettre en place quelque chose qui y ressemble, selon Les Échos : un gel des barèmes de l'impôt sur le revenu, qui permettrait de faire payer un peu plus d'impôt aux classes moyennes et supérieures, qui aboutirait à un gain de quatre milliards d'euros.