Renégociation des règles de l'assurance chômage : le gouvernement va-t-il "desserrer l'étau financier" ?
S'il y a un sujet sur lequel les partenaires sociaux sont ressortis optimistes de Matignon, c'est bien celui de la réforme de l'assurance chômage. Presque à l'unanimité, les représentants des syndicats et du patronat qui défilent rue de Varenne jusqu'à lundi souhaitent se réemparer du dossier et ouvrir de nouvelles négociations. Michel Barnier et sa ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s'y sont montrés disposés. Mais dans une situation budgétaire alarmante, quelle marge de manœuvre auront les négociateurs ?
"Toute la question est dans quel cadre financier le gouvernement va nous demander de renégocier", confirme un syndicaliste aux Echos. "Vu la situation financière du pays, je crains que les contraintes dictent des feuilles de cadrage extrêmement contraintes par la situation budgétaire du pays", avance François Asselin, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises. D'autres, cependant, s'autorisent à espérer qu'il soit possible de "desserrer l'étau financier".
La réforme prévoyait 3,6 milliards d'euros d'économie
Les partenaires sociaux voudraient que les discussions reprennent à partir de la lettre de cadrage émise par le gouvernement à l'automne 2023. Celle-ci ordonnait notamment de ne pas toucher au mode de calcul du salaire journalier de référence, de réduire "significativement" la dette du régime, mais ne prévoyait pas forcément de rallonger la période travaillée ouvrant des droits au chômage. La réforme Attal n'avait pas tenu compte des négociations bouclées à partir de cette lettre de cadrage, si bien que le texte final, qui durcissait les conditions d'accès à une indemnité et en raccourcissait la durée maximale, était largement décrié par les syndicats.
Quel champs d'action le gouvernement donnera-t-il aux partenaires sociaux pour renégocier les règles d'indemnisation ? La réforme, suspendue au moment des législatives anticipées, devait permettre à l'Etat d'économiser 3,6 milliards d'euros. Une piste d'économie qui a d'ailleurs été intégrée à la trajectoire de réduction du déficit présentée à Bruxelles au printemps. A quel point Michel Barnier est-il prêt à revoir ces économies à la baisse ? Selon BFMTV, le nouveau Premier ministre a sommé ses interlocuteurs de proposer des alternatives permettant de compenser au moins en partie le trou budgétaire qu'engendrerait un abandon de la réforme Attal. Et ce, d'ici à fin octobre, date d'expiration des règles actuelles d'indemnisation.