Patrick Martin (Medef) propose un plan d'économies face aux hausses d'impôts envisagées par le gouvernement

Patrick Martin (Medef) propose un plan d'économies face aux hausses d'impôts envisagées par le gouvernement Le président du Medef avance un plan d'économies de 30 milliards d'euros pour éviter d'alourdir la pression fiscale et protéger la compétitivité des entreprises.

Le débat autour des finances publiques s'intensifie alors que le gouvernement réfléchit à des mesures fiscales pour redresser le déficit. Selon un article du Figaro, Patrick Martin, président du Medef, a exprimé sa vive inquiétude face aux projets de hausses d'impôts sur les grandes entreprises. Alors que le Premier inistre Michel Barnier a évoqué des "prélèvements ciblés" sur les plus fortunés et certaines sociétés, Patrick Martin qualifie ces hausses fiscales potentielles de "potion qui relève du poison", redoutant des conséquences néfastes pour l'économie et la compétitivité des entreprises.

Face à un déficit public qui pourrait dépasser 6% du PIB d'ici la fin de l'année, le leader du syndicat patronal a pris la plume pour clarifier sa position. Dans une lettre consultée par Le Figaro, il prévient que les entreprises seraient les premières victimes d'une crise budgétaire qui pourrait rapidement se transformer en une crise économique et sociale majeure. Selon lui, l'augmentation des impôts sur les entreprises mettrait en péril la croissance et l'emploi.

Pour éviter ce scénario, Patrick Martin recommande de concentrer les efforts sur la réduction des dépenses publiques plutôt que d'alourdir la fiscalité. Il appelle à des "économies massives, structurelles et immédiates" pour alléger le poids de l'Etat sans compromettre l'activité économique. Le président du Medef propose un plan d'économies de 30 milliards d'euros qu'il juge réalisable sans affecter les entreprises.

Dans le détail, ce plan repose sur plusieurs leviers d'action. Patrick Martin suggère d'abord de mieux lutter contre la fraude sociale, notamment en ce qui concerne les cotisations, ce qui pourrait rapporter 13 milliards d'euros. Il propose également de restructurer certains opérateurs de l'Etat, comme Pôle Emploi ou France Compétences, afin de réaliser 3 milliards d'économies supplémentaires.

La numérisation des administrations publiques constitue un autre axe important de son plan. Selon lui, la transformation digitale des services de l'Etat pourrait permettre de dégager jusqu'à 12 milliards d'euros. Il recommande également un renforcement des contrôles de l'absentéisme dans le secteur public, un dispositif qui permettrait, selon ses calculs, de réaliser près de 3 milliards d'euros d'économies.

Enfin, Patrick Martin s'attaque à la question de la réglementation excessive, un problème qu'il qualifie de coûteux pour la France. Selon l'OCDE, la "surréglementation" pèse à hauteur de 60 milliards d'euros par an. Pour le président du Medef, une simplification drastique des procédures administratives, à l'image des réformes entreprises en Allemagne, pourrait permettre à la France de récupérer 12 milliards d'euros.