"Inacceptable" : Darmanin annonce qu'il ne votera pas le budget "en l'état"

"Inacceptable" : Darmanin annonce qu'il ne votera pas le budget "en l'état" L'ancien ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il s'opposerait à toutes les hausses d'impôts prévues par le gouvernement Barnier dans le projet de loi de finances 2025.

"Pour l'instant, le budget tel qu'il est annoncé me paraît inacceptable", a tranché Gérald Darmanin, ce jeudi sur Franceinfo. Celui qui a repris son mandat de député du Nord, après sept ans au gouvernement, a martelé sa ferme opposition aux mesures fiscales décidées par le gouvernement de Michel Barnier dans le cadre du budget 2025. "Je ne voterai pas d'augmentation d'impôts", a-t-il décrété.

Le projet de loi de finances qui arrivera au Parlement la semaine prochaine prévoit 60 milliards d'euros d'économies sur l'année 2025, dont 20 milliards proviendraient de hausses d'impôts sur les sociétés et sur les plus gros contribuables. "On est tous d'accord pour réduire les comptes publics. Mais là où je ne suis pas d'accord avec le Premier ministre, c'est sur la trajectoire budgétaire", a précisé Gérald Darmanin. 

"On retourne à l'air socialiste de François Hollande"

"Ce n'est pas en augmentant les impôts que vous rétablirez la confiance dans notre économie", a argumenté l'ancien ministre. Il a notamment critiqué les mesures de "suppression des allègements de charge" envisagées pour les employeurs, qui vont engendrer "une augmentation du coût du travail" : "Ca veut dire que le chômage va réaugmenter", a-t-il prédit. Par ailleurs, Darmanin a fustigé le projet de hausse ponctuelle de l'impôt sur les sociétés pour les plus grosses entreprises : "On retourne à l'air socialiste de François Hollande", a-t-il tancé.

Gérald Darmanin a surtout refusé de croire que ces mesures fiscales seraient ponctuelles, ce qu'affirme pourtant le gouvernement : "il n'y aura pas de taxe temporaire, ça sera une taxe pérenne. [...] Parce qu'on ne peut pas tenir la trajectoire évoquée par le Premier ministre sans une augmentation pérenne d'impôts", a-t-il affirmé.

Tous les députés macronistes partagent-ils cette ligne ? "On en discutera, on est plusieurs à penser ça", a indiqué Gérald Darmanin. Le groupe Ensemble pour la République pourrait-il se retourner en bloc contre ses deux anciens collègues nommés à Bercy, Antoine Amand et Laurent Saint-Martin ? En tout cas, Gérald Darmanin l'a répété : "Le Parlement est libre. Et dans le Parlement, je suis libre."