Ferroviaire : un plan à 100 milliards d'euros "fragile" selon François Durovray

Ferroviaire : un plan à 100 milliards d'euros "fragile" selon François Durovray Si le plan à 100 milliards d'euros pour le ferroviaire d'ici 2040 "reste la feuille de route du gouvernement" d'après François Durovray, ministre aux Transports, son exécution reste "fragile" en raison des économies à réaliser dans le budget de l'État.

Lors du colloque de l'Association française du rail (Afra), groupe réunissant l'ensemble des acteurs du ferroviaire hexagonal hors SNCF, le ministre délégué aux Transports a rappelé la "nécessité de déterminer des modalités de financement pérennes qui mettront toutes les infrastructures du pays à l'abri des contingences budgétaires de l'État". François Durovray a notamment avancé une piste : "la fin des concessions autoroutières", prévue pour 2030. En effet, un renouvellement des contrats permettrait de garantir des revenus et d'offrir ainsi plus de visibilité au ferroviaire. 

Décarboner les mobilités 

Connu pour avoir rédigé un rapport sur les cars express en Ile-de-France en tant que président du conseil départemental de l'Essonne, François Durovray a rappelé que le développement de l'offre de transport "peut et doit se faire aussi par la route lorsqu'il y a des enjeux urgents". "La route a la capacité de décarboner les mobilités, [même si] le fer doit évidemment rester au centre de toute stratégie", a-t-il ajouté. 

Harmoniser le transport ferroviaire 

Le ministre délégué aux Transports a également fait part de son souhait d'harmoniser la politique de transport ferroviaire en France, alors que la concurrence se déploie et que les régions, qui doivent organiser les trains régionaux (TER), développent chacune des formules distinctes les unes des autres. Il souhaite ainsi créer un comité de liaison entre l'État et les régions "pour traiter des questions d'acquisition de matériel, de la question de la billettique [et] parler de tout un tas de sujets qui nécessitent une coordination". Si les régions s'occupent actuellement de l'achat des TER, les acteurs du secteur appellent à plus d'harmonisation pour éviter d'engorger les carnets de commandes des industriels et donc les retards de livraison. De plus, les associations d'usagers dénoncent la multiplication des marques de trains TER (Fluo, Breizhgo, Zou…) qui compliquent la gestion des titres de transport et proposent des offres tarifaires différentes qui complexifient le parcours voyageur. 

Mercredi dernier, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a demandé à l'État d'augmenter l'aide annuelle au fret de 30 millions d'euros pour la faire passer à 200 millions d'euros, une promesse de Clément Beaune, ancien ministre délégué aux Transports. François Durovray a appelé à "pérenniser voire renforcer" l'engagement de l'État vis-à-vis du fret ferroviaire.