Donald Trump mise sur des taxes douanières sévères pour séduire les entreprises
Devant un parterre d'économistes à Chicago, l'ancien président a exposé une série de propositions qui, selon lui, permettraient de renforcer l'économie industrielle des Etats-Unis en modifiant les politiques tarifaires actuelles.
Donald Trump ne déroge pas à sa ligne directrice "America First". En pleine campagne pour l'élection présidentielle de 2024, l'ancien président républicain dévoile une nouvelle version de sa stratégie économique. Son objectif : attirer les entreprises manufacturières américaines sur le sol national à travers des droits de douane particulièrement élevés. Avec la promesse de réduire les impôts pour celles qui produiront localement, il vise à inverser la tendance de l'externalisation industrielle.
Les droits de douane, un outil de pression économique
L'arme de prédilection de Donald Trump pour stimuler l'économie américaine reste les droits de douane. Lors de son discours devant l'Economic Club de Chicago, il a affirmé que ces taxes douanières sévères étaient la clé pour "faire revenir les entreprises".
Selon lui, plus les droits de douane sont élevés, plus les entreprises seront incitées à installer leurs activités aux États-Unis pour éviter ces coûts supplémentaires. Cette approche est un prolongement direct de sa politique économique passée, marquée par des négociations tarifaires souvent tendues avec des puissances économiques comme la Chine ou l'Union européenne.
L'ex-président américain a également tenu à souligner son expertise en matière économique, déclarant qu'il était "très bon en mathématiques", selon Le Figaro. Ce commentaire, bien qu'anecdotique, reflète la confiance qu'il place dans sa capacité à comprendre les mécanismes complexes des échanges internationaux et à les manipuler à l'avantage des États-Unis.
Une fiscalité allégée pour encourager la production locale
Outre les droits de douane, Donald Trump promet d'alléger encore davantage la fiscalité des entreprises américaines qui rapatrieront leur production sur le sol national. Ce type d'incitation fiscale a déjà été un pilier de sa politique lors de son premier mandat, avec la réforme de 2017 qui avait drastiquement réduit le taux d'imposition sur les sociétés. Pour l'ancien locataire de la Maison-Blanche, il s'agit avant tout de créer un environnement économique où la production locale devient plus attractive que la délocalisation.
Cependant, cette politique n'est pas sans risques. Des économistes ont rapidement souligné que des droits de douane élevés pourraient entraîner une hausse des prix des biens de consommation, notamment sur les produits importés. Donald Trump, de son côté, a balayé ces inquiétudes en affirmant qu'une telle augmentation serait compensée par le retour des emplois manufacturiers et une augmentation de la production intérieure.
Des alliés historiques dans la ligne de mire
La stratégie du chef de file républicain ne cible pas seulement les pays concurrents comme la Chine. Il a également exprimé son mécontentement à l'égard de partenaires économiques historiques des États-Unis, tels que l'Union européenne et le Japon.
Selon lui, ces alliés profitent du système commercial actuel pour "entuber" les États-Unis. Cette rhétorique populiste a pour but de galvaniser sa base électorale, qui voit dans ces alliances déséquilibrées une des causes du déclin industriel américain.
Lors de son discours, Donald Trump n'a pas manqué de théâtralité, en imitant des dirigeants étrangers, notamment le président français Emmanuel Macron. Adoptant un faux accent français, il a raconté une conversation supposée avec Macron au sujet des taxes douanières. Cette mise en scène, souvent répétée lors de ses meetings, fait partie de la stratégie de communication du candidat.