Selon l'OFCE, le budget en l'état pourrait diviser par deux la croissance en 2025
Nouvelle alerte sonnée sur le budget du gouvernement Barnier. Après le Haut Conseil des finances publiques et l'agence américaine de notation Fitch, c'est au tour de l'Observatoire français des conjonctures économiques de s'alarmer des conséquences du projet de loi de finances 2025 sur l'économie française. L'organisme de recherche indépendant, lié à la Fondation nationale des sciences politiques, craint en effet que l'application du texte ne réduise de moitié la croissance attendue en 2025.
Un tel budget, selon l'OFCE, risque ainsi de raboter la croissance française de 0,8 point de PIB, ce qui la ramènerait à 0,8%. Or, le gouvernement mise dans son projet de loi de finances sur une croissance de l'ordre de 1,1% pour 2025. Par ailleurs, le rapport met en doute la capacité du texte à atteindre l'objectif fixé de réduction du déficit à 5% du PIB dès l'an prochain : l'observatoire table plutôt sur 5,3%, "si les mesures budgétaires sont effectivement votées", ce qui est rendu incertain par la configuration hors norme de l'Assemblée nationale.
130.000 destructions d'emplois ?
Au-delà des chiffres de la croissance et du déficit public, l'OFCE craint un impact ostensible sur le marché du travail : selon le rapport, des mesures comme les baisses d'exonérations d'allocations employeurs, ou encore la réduction de certaines aides publiques aux entreprises, pourraient engendrer 130.000 destructions d'emplois et faire remonter le taux de chômage, actuellement de 7,3%, à 8% fin 2025.
Le rapport ne tient compte que des mesures explicitées dans le projet de loi de finances initial, et omet de considérer les probables amendements gouvernementaux au texte, qu'il juge pour l'heure trop "peu documentés". Or, en s'en tenant strictement au texte, les auteurs remettent en cause les annonces de Michel Barnier, qui a communiqué sur un objectif de 60 milliards d'économies, dont un tiers par l'effort fiscal et deux tiers par la baisse des dépenses. L'OFCE estime à l'inverse que le budget permettra de faire tout au plus 44 milliards d'euros d'économies, dont deux tiers par des mesures fiscales, et seulement un tiers par des réductions de dépenses.