Dès 2026, les touristes étrangers devraient payer plus chères leurs visites culturelles en France
Dans une interview au Figaro, la ministre de la Culture Rachida Dati appelle à la mobilisation de toutes les forces politiques pour sauvegarder le patrimoine Français, incluant une variante de prix pour les touristes étrangers.
Faire payer l'entrée de Notre-Dame, classer la tour Eiffel ou le Faubourg Saint-Antoine : en poste depuis janvier, Rachida Dati a de nombreux plans pour le patrimoine français et la ville de Paris, qu'elle dit être "sous-classée" — ce que confirme l'Unesco. Si depuis 2017, le budget du ministère de la Culture a augmenté d'un milliard d'euros, Rachida Dati souhaite "prendre part à l'effort collectif" en axant ce budget sur le patrimoine Français.
Faire payer davantage les visiteurs hors UE
"Les urgences patrimoniales se multiplient. Et pourtant, le patrimoine français est dans un état dégradé. Nous ne pouvons pas l'ignorer, surtout dans un pays comme la France. […] L'enjeu, c'est de restaurer les lieux, mais aussi de penser les usages pour que le patrimoine soit le cœur battant de notre société", alerte la ministre de la Culture, reconduite à son poste dans ce nouveau gouvernement pour "ardemment poursuivre" sa mission et "faire aboutir les réformes importantes" lancées.
Pour préserver ce patrimoine, Rachida Dati ne souhaite pas imposer davantage les Français, mais faire payer les touristes étrangers. "Est-il par exemple normal qu'un visiteur français paie son entrée au Louvre le même prix qu'un visiteur brésilien ou chinois ?", interroge-t-elle. Dès janvier 2026, les visiteurs hors UE devraient donc payer leur billet d'entrée plus cher que les autres, afin de financer la rénovation du patrimoine national. "Les Français n'ont pas vocation à payer tout, tous seuls. C'est une vraie rupture dans la politique tarifaire de nos établissements culturels", explique-t-elle, assurant qu'elle est "prête et déterminée sur ce sujet".
Sauver Notre-Dame pour sauver le patrimoine français
Symbole du patrimoine français, Rachida Dati compte utiliser Notre-Dame afin de restaurer les églises françaises. "Notre-Dame a réveillé notre attention pour le patrimoine religieux, qui appartient à tous les Français, quelle que soit leur confession", développe-t-elle. Alors que l'entrée de Notre-Dame était gratuite, Rachida Dati souhaite instaurer un tarif de 5 euros pour sauver "toutes les églises de Paris et de France". "Partout en Europe, l'accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant. J'ai proposé à l'archevêque de Paris une idée simple : mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux", explique-t-elle. Un tarif symbolique qui permettrait de récolter 75 millions d'euros par an.
Parmi ses autres projets, la ministre de la Culture souhaiter classer la tour Eiffel aux Monuments historiques, ce qui a été refusé par Anne Hidalgo jusque-là. Par ailleurs, elle souhaite créer des "secteurs patrimoniaux remarquables" (SPR) concernant l'île Saint-Louis, le Faubourg Saint-Antoine, la Nouvelle-Athènes ainsi que Montmartre et la Butte-aux-Cailles. "Des sites comme Montmartre sont abîmés par le tourisme de masse, d'autres font l'objet d'un désintérêt de la maire", tacle-t-elle, annonçant au passage qu'elle a toujours été intéressée par "l'avenir de Paris et des Parisiens".