Joe Biden promet une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump
Le président sortant a également tenté de mettre fin aux thèses complotistes sur les fraudes électorales, cœur de la campagne de Donald Trump.
"Je l'ai dit à de nombreuses reprises, vous ne pouvez pas aimer votre pays seulement quand vous gagnez. Vous ne pouvez pas aimer votre voisin seulement lorsque vous êtes tous les deux d'accord", a déclaré Joe Biden peu avant midi ce jeudi 7 novembre dans le Rose Garden de la Maison Blanche. Si on ne l'avait pas vu depuis l'élection de Donald Trump, le nom de Joe Biden se trouvait au cœur des discussions à gauche, le mettant en cause pour l'échec de Kamala Harris. Lors de ce discours, le président a promis "une transition pacifique et ordonnée", rappelant la tentative de coup d'État de Trump et de ses partisans en 2020 pour renverser le résultat de l'élection présidentielle.
"Une présidence historique"
Joe Biden s'est entretenu au téléphone avec son successeur, et a tenu à rassurer son parti : "N'oubliez pas tout ce que nous avons accompli. Ce fut une présidence historique, non pas parce que je suis président, en raison de tout ce que nous avons fait". Des investissements qui devraient se concrétiser au cours des dix prochaines années, "changeant la vie des communautés rurales, des communautés qui connaissent des difficultés réelles", a-t-il précisé.
Le président sortant a également tenté de mettre fin aux thèses complotistes sur les fraudes électorales, cœur de la campagne de Donald Trump. "J'espère qu'on peut mettre un terme définitif à la question sur l'intégrité du système électoral. Il est honnête, il est juste, et il est transparent. Et on peut lui faire confiance, en cas de victoire comme de défaite". "Il est impardonnable d'abandonner. L'Amérique de vos rêves vous appelle à vous relever", a conclu le président. Ce qui risque de prendre un peu de temps.
Une rupture avec les classes populaires
Parmi les causes de l'échec des démocrates, la rupture entre la gauche et une grande partie des classes populaires. Le chroniqueur David Brooks a reproché aux démocrates dans le New York Times d'avoir oublié leur mission première, soit la lutte contre les inégalités, permettant à Trump de bâtir une "majorité multiraciale de travailleurs". Selon lui, le président élu est un "monstrueux narcissique, mais quelque chose ne va pas lorsque la classe éduquée, regardant dans le miroir de la société, ne se voit qu'elle-même". Pourtant, Joe Biden a plus fait pour les travailleurs que n'importe lequel de ses prédécesseurs depuis 30 ans. Il a également été le premier président à se rendre systématiquement sur les piquets de grève, défendant les droits des syndicats, mais des millions de travailleurs ne sont pas syndiqués.
Une grande partie des démocrates souhaite mettre en place un équivalent de gauche au Make America Great Again de Trump, avec influenceurs et podcasts pour toucher les électeurs. Bernie Sanders, sénateur du Vermont, évoque, lui, un retour aux sources, se concentrant sur la classe ouvrière.
Gavin Newson, gouverneur démocrate de Californie, a convoqué en urgence le 2 décembre prochain une session extraordinaire du Parlement local, pour adopter des mesures de protection "contre toute action illégale de la future administration Trump", notamment en ce qui concerne les droits civiques et reproductifs ainsi que le climat. D'autres États démocrates pourraient suivre cet exemple de résistance juridique et politique, les républicains ayant fait de même contre l'administration Biden en matière de politiques migratoires. De son côté, Trump a déjà nommé sa directrice Susan Wiles, sa directrice de campagne, comme future cheffe de cabinet.