Budget : menacé de censure, Barnier repart pour un cycle de consultations avec l'opposition

Budget : menacé de censure, Barnier repart pour un cycle de consultations avec l'opposition Le Premier ministre va tenter dans les prochains jours de trouver des garanties susceptibles d'éviter à son gouvernement une motion de censure, même en cas de recours au 49.3.

La menace d'une motion de censure plane plus que jamais au-dessus du gouvernement de Michel Barnier. Les partis du Nouveau Front Populaire ont indiqué qu'ils n'hésiteraient pas à tenter de le renverser en cas de recours au 49.3 sur le projet de loi de finances. Si le Rassemblement national décidait de joindre ses voix à celles de la gauche, la censure pourrait bien être adoptée. Le Premier ministre rouvre donc les consultations avec l'opposition ce lundi, en commençant par recevoir des représentants du RN.

Marine Le Pen est arrivé à 8h30 à Matignon, en compagnie du président délégué des députés du RN, Jean-Philippe Tanguy et du secrétaire général du groupe, Renaud Labaye. Plus d'une heure plus tard, la présidente du groupe a assuré à la presse qu'elle avait rappelé à Michel Barnier "pour la énième fois quelles étaient les lignes rouges" de son parti, à commencer par le pouvoir d'achat des Français : elle a martelé son opposition à la taxe sur l'électricité, prévue par le budget du gouvernement.

"Nous verrons si le propos d'aujourd'hui fait son chemin, mais rien n'est moins sûr", a ajouté Marine Le Pen.

"Dialogue constructif"

Michel Barnier recevra encore tour à tour ce lundi la présidente des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, le président du groupe Liot, Stéphane Lenormand et celui du groupe A Droite, Eric Ciotti. Son entourage décrit une volonté "d'écoute" et de "dialogue constructif". Les échanges doivent porter "sur les textes financiers mais aussi sur les autres enjeux du pays", précise-t-on.

Le 14 novembre, Michel Barnier confiait à Ouest-France qu'il aurait "probablement" recours au 49.3 pour faire adopter le budget de l'Etat, en l'absence de majorité absolue au Parlement. Le projet de loi de finances arrive dans l'hémicycle du Sénat ce lundi et devrait faire son retour à l'Assemblée mi-décembre. C'est alors que le Premier ministre pourrait décider de tenter un passage en force. Mais si une motion de censure était adoptée, le texte serait définitivement rejeté.