SNCF : le groupe ferroviaire tente tout pour éviter une grève à Noël
En 2025, la SNCF a promis d'augmenter les salaires des 150 000 cheminots de 2,2% ainsi que d'améliorer les conditions de transferts de salariés Fret SNCF vers Hexafret et Technis.
Pour éviter la traditionnelle grève illimitée de Noël, dont le préavis a été déposé à partir du 11 decembre, la SNCF tente tous les arguments. À commencer par une augmentation des salaires des 150 000 cheminots à 2,2%, alors que l'inflation culmine à 1,5%. Le groupe s'est également engagé à ce que le plus petit salaire reste supérieur au Smic de 10%. Philippe Bru, DRH de la SNCF, s'était engagé à respecter cet accord si deux syndicats le signaient avant le 29 novembre, même s'ils ne représentaient pas la majorité des salariés.
Faire un geste pour le Fret
"Deux organisations syndicales (l'UNSA Ferroviaire et la CFDT Cheminots ont signé l'accord salarial NAO 2025. […] Consciente des attentes des salariés, la direction appliquera donc, dans leur intérêt, l'ensemble des mesures proposées, dont l'augmentation moyenne de 2,2%", a déclaré le groupe en fin de journée du 29 novembre. La SNCF se dit également prête à faire un geste envers les 4500 cheminots de Fret SNCF qui se voient transférés au 1er janvier chez Hexafret, qui fera rouler des trains de marchandises, et Technis, qui s'occupera de l'entretien des locomotives. La filiale de la SNCF proposait aux cheminots de conserver leurs avantages sociaux pendant quinze mois. Jeudi, elle a proposé un accord où "ces salariés garderaient leurs acquis sociaux pendant 36 mois", selon un syndicaliste.
Conserver les acquis sociaux
Cet accord permettrait aux cheminots de continuer à avoir cinquante fois par an des périodes de deux jours de repos accolés, contre une quarantaine seulement aux termes de la convention collective. Ils conserveraient également la règle qui leur garantit de ne pas terminer leur service après 19h s'ils sont en congés le lendemain, et ne pourraient pas commencer leur journée avant 6h s'ils étaient en repos la veille. Enfin, cela permettrait également aux cheminots transférés de conserver l'accord de fin de carrière, soit une formule qui permette à ceux qui ont exercé des fonctions à la pénibilité reconnue peuvent partir à la retraite un an plus tôt en touchant 75% de leur salaire.
Les syndicats ont jusqu'au 6 décembre pour signer cet accord et doivent être reçus par Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, le 3 décembre prochain. Mais malgré ces accords, certaines questions restent en suspens et laissent planer la menace de la grève, comme les conditions de travail des cheminots transférés dans les filiales de la SNCF quand elle regagnera des lots TER.