PIB : la Banque de France prévoit une hausse de 0,1 à 0,2% au premier trimestre
Ce mardi, la Banque de France a indiqué prévoir une légère hausse de l'activité économique française au premier trimestre 2025 par rapport au quatrième trimestre 2024, alors que la France est dans un contexte d'incertitudes budgétaire et commerciale. Dans son enquête mensuelle, l'institution estime que le produit intérieur brut (PIB) augmenterait de 0,1% à 0,2% entre janvier et mars, dans la continuité de ce qui a été observé fin 2024, en excluant le contrecoup négatif des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Une évolution en dents de scie
Menée du 29 janvier au 5 février, soit jusqu'à la veille de l'adoption définitive du budget de l'État au Parlement, l'enquête mensuelle de la Banque de France confirme la tendance d'une "activité en légère progression, même si elle évolue un peu en dents de scie d'un mois sur l'autre", a déclaré Olivier Garnier, chef économiste de la Banque de France, à la presse. Selon l'Insee, le PIB a baissé de 0,1% au quatrième trimestre 2024, en partie à cause du contrecoup des JO.
Dans le cadre de l'enquête, 8500 entreprises ont été interrogées et ont mentionné une progression plus forte qu'attendu de l'activité dans l'industrie, les services marchands et le bâtiment. Après des fermetures plus longues qu'habituellement en décembre, le secteur de l'automobile a bénéficié d'un effet de rattrapage, alors que la métallurgie est en repli. Cependant, le mois de février marquerait un coup de mou : l'activité ralentirait dans les services et se stabiliserait dans l'industrie, alors que l'aéronautique progresserait, à l'inverse de la chimie et de la métallurgie. Dans le bâtiment, l'activité baisserait légèrement, les entreprises signalant "une demande qui reste très attentiste, aussi bien du côté du logement individuel et collectif que des commandes publiques", précise Garnier. Seule l'aéronautique semble tirer son épingle du jeu, les carnets de commandes restant peu garnis dans l'automobile, le plastique et la métallurgie. "Parmi les facteurs qui nous citent les entreprises du bâtiment, il y a les incertitudes sur les dispositifs du type MaPrimeRénov' et le prêt à taux zéro, dans un contexte qui était encore celui d'incertitude budgétaire" avant le feu vert du Parlement au budget, "ainsi qu'un certain attentisme du côté des clients", a détaillé Garnier.
Guerre commerciale
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump menace d'augmenter les droits de douane sur les importations européennes, ce qui constitue une autre source d'incertitudes. Cette menace de guerre commerciale a commencé à se concrétiser lundi quand Trump a signé un décret imposant des droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium importés à partir du 12 mars, "sans exception". L'Union européenne a promis d'y répondre fermement.
Sur l'ensemble de l'année 2025, la Banque de France s'attend à une croissance de 0,9% du PIB, soit la même estimation que le gouvernement de François Bayrou. De son côté, l'Insee s'attend à une progression de 0,2% sur chacun des deux premiers trimestres. La Banque de France s'attend également à une normalisation des prix, la proportion d'entreprises ayant augmenté leurs prix en janvier étant "proche ou inférieure" à celle de la période pré-Covid. Citées par seulement 26% des entreprises, soit moins 4 points par rapport à décembre, les difficultés de recrutement auraient également baissé. Le taux de chômage a également baisse de 0,1 point au dernier trimestre 2024, à 7,3% de la population active, selon l'Insee.