Le Pentagone et le FBI demandent aux fonctionnaires d'ignorer un ordre de Musk
À la tête du DOGE (Department of Government Efficiency), Elon Musk doit se montrer "plus agressif" dans sa mission de sabrer les dépenses publiques. Samedi soir, il a sommé les fonctionnaires fédéraux dans un courriel de justifier cinq de leurs activités effectuées au cours de la semaine précédente, sous peine de perdre leur emploi. Le Pentagone et d'autres agences gouvernementales, dont le FBI, ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre à cet email. "Le ministère de la Défense est responsable de l'évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures", a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un post publié sur X.
Une absence de réponse considérée comme une démission
Darin Selnick a demandé "pour l'instant" de "suspendre toute réponse" au courriel envoyé par l'OPM, bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé "Qu'avez-vous fait la semaine dernière". "Le FBI, par l'intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d'évaluation", a écrit Kash Patel, nouveau directeur du FBI nommé par Donald Trump. Dans ce courriel, l'OPM exigeait une réponse ce lundi soir mais demandait aux employés de ne pas partager d'informations confidentielles. Un peu plus tôt, Elon Musk avait annoncé que "l'absence de réponse" serait considérée comme une "démission", une menace non présente dans cet email consulté par l'AFP.
C'est donc dans un contexte très tendu que survient cet email, cinq semaines après l'arrivée d'Elon Musk avec pour mission de licencier des pans entiers du gouvernement fédéral. Des milliers d'employés en période d'essai ont déjà été limogés. Près de 75 000 fonctionnaires ont déjà accepté de quitter leur poste, incités à démissionner en échange d'une paie maintenue jusqu'à fin septembre, selon les médias américains. "Si je pouvais dire une chose à Elon Musk, ce serait "s'il vous plaît, ajoutez une dose de compassion dans tout ça. Ce sont de vrais gens. Ce sont de vraies vies" ", a déclaré sur CBS le sénateur républicain de l'Utah John Curtis. "C'est un faux argument de dire que nous devons faire des économies et être cruel en même temps", a-t-il ajouté.