BCE : une nouvelle baisse des taux face à une croissance fragile
La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, ramenant le taux de dépôt à 2,50%, le taux de refinancement à 2,65% et le taux de prêt marginal à 2,90%. Il s'agit du sixième assouplissement depuis juin 2024, dans un contexte de ralentissement de l'inflation et d'activité économique morose.
Un assouplissement monétaire face à une croissance en berne
L'inflation en zone euro recule progressivement, mais la BCE a relevé sa prévision pour 2025 à 2,3%, contre 2,1% en décembre dernier, en raison de la hausse des prix de l'énergie. "Le processus de désinflation est en bonne voie", a indiqué la BCE dans son communiqué du 6 mars, relayé par Le Figaro.
En parallèle, la croissance économique reste faible. La BCE anticipe désormais une progression du PIB de 0,9% en 2025, contre 1,1% auparavant, puis 1,2% en 2026 et 1,3% en 2027. Elle pointe une "baisse des exportations et une faiblesse persistante des investissements" pour expliquer cette révision.
Des tensions au sein de la BCE et sur les marchés
Cette nouvelle baisse des taux divise les membres du Conseil des gouverneurs. Isabel Schnabel, membre du directoire, a évoqué la possibilité d'une pause, estimant que les taux approchent un niveau "qui ne pénalise ni ne favorise l'économie", d'après BFMTV. D'autres responsables jugent l'assouplissement encore nécessaire au vu de la stagnation du PIB en fin d'année 2024.
Les marchés ont réagi avec prudence. Malgré la baisse des taux, les rendements obligataires ont augmenté, le taux d'emprunt français à 10 ans dépassant 3,6%, un niveau inédit depuis 2011. Christine Lagarde a tenté de rassurer en affirmant que la BCE ajusterait sa politique réunion après réunion, en fonction des données économiques disponibles.
L'environnement international ajoute de l'incertitude. La Réserve fédérale américaine (Fed) a suspendu ses baisses de taux, ce qui pourrait influencer la politique monétaire européenne. Par ailleurs, l'Allemagne prévoit un plan d'investissement massif dans la Défense, susceptible de peser sur l'économie de la zone euro. "Les attentes de baisse des taux de la BCE pourraient être reconsidérées", a estimé Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.