Chute du gouvernement : quel avenir pour le budget 2026 ?

Chute du gouvernement : quel avenir pour le budget 2026 ? En cas de changement de gouvernement, tout devra être relancé rapidement : nomination, rédaction du budget, et vote avant le 31 décembre.

Le calendrier budgétaire se heurte à la fragilité politique. Si l'exécutif échoue au vote de confiance, l'élaboration du projet de finances 2026 pourrait être retardée.

Une adoption compromise dès le 8 septembre

Le gouvernement doit présenter son projet de loi de finances (PLF) et celui de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en Conseil des ministres le 1er octobre, avec un dépôt prévu au Parlement le 7 octobre. En cas de rejet du gouvernement lors du vote de confiance du 8 septembre, cette séquence pourrait être remise en cause.

Les groupes LFI, PCF, EELV et RN ont déjà annoncé leur opposition. Le Parti socialiste a indiqué qu'il ne voterait "pas pour". Si ces positions se confirment, l'exécutif pourrait être renversé. Dans ce cas, un nouveau chef du gouvernement devrait être nommé rapidement, former une équipe, et préparer une nouvelle version du budget. À défaut, l'État pourrait être contraint d'utiliser une loi spéciale, comme en 2024, pour éviter un gel des administrations.

Selon une estimation relayée par Le Monde, des analystes de la banque Natixis évaluent les chances qu'un budget soit adopté dans les délais légaux à 20 à 25 % si un nouveau gouvernement est formé rapidement, et à 0 % en cas d'élections anticipées.

Des ajustements budgétaires probables en cas de cohabitation

Dans un entretien au Financial Times, Eric Lombard, ministre de l'Économie, a déclaré que si François Bayrou était renversé, le gouvernement devrait "faire des concessions" à la gauche. Selon lui, "c'est inévitable". Il critique par ailleurs le contre-budget du Parti socialiste, qui propose 23 milliards d'euros d'économies au lieu des 44 milliards prévus par l'exécutif. Il estime que ce plan va "beaucoup trop loin dans la réduction de l'effort budgétaire".

Interrogé sur les conséquences d'une éventuelle chute du gouvernement, Lombard précise : "Si le gouvernement venait à tomber, je les appellerais dès lundi soir". Il ajoute toutefois qu'il reste "confiant" sur la possibilité de faire adopter le budget 2026 dans les délais, quelle que soit l'issue politique, car "l'exécutif aux manettes ne partirait pas de zéro".

Le budget 2026 a pour objectif de ramener le déficit public de 5,8 % du PIB en 2024 à 5,4 % en 2025, puis à 4,6 % en 2026. Le respect de ce calendrier suppose une adoption rapide du texte, ce que rappelle Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics : "Le pire qui puisse nous arriver, c'est que nous n'ayons pas de budget", a-t-elle souligné récemment.