Pourquoi le PS lâche Bayrou

Pourquoi le PS lâche Bayrou Alors que les consultations se poursuivent à Matignon, le chef de file des socialistes a mis fin au suspense. Aucun accord n'a été trouvé, et le PS confirme sa rupture avec la majorité actuelle.

A quelques jours d'un vote crucial à l'Assemblée, le Parti socialiste a tranché. Olivier Faure a confirmé jeudi matin sur RTL que son groupe ne soutiendrait pas François Bayrou. En cause : un projet de budget jugé déséquilibré et une méthode de gouvernance qui ne laisse plus de place à la discussion.

Un rejet sans appel après une rencontre sans issue

Reçu à Matignon dans le cadre des dernières consultations politiques, Olivier Faure n'a pas changé de position. Il a déclaré au micro de RTL : " Notre décision est irrévocable. Lundi, nous voterons contre la confiance parce que la confiance a été rompue depuis longtemps et que le projet de budget présenté aux Françaises et aux Français est un budget très injuste ".

Le chef du gouvernement, de son côté, continue de défendre son texte. Mercredi soir sur BFMTV, François Bayrou a expliqué : " C'est absurde de commencer par l'ordonnance avant de faire le diagnostic ", justifiant sa volonté de poser un acte politique fort avant de négocier. Mais l'annonce de 44 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026 reste un point de blocage majeur pour l'opposition.

Le PS propose de réduire de moitié cet effort financier, et plaide pour une contribution plus équitable. Il remet en avant la " taxe Zucman ", un prélèvement de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. D'après Olivier Faure, cette mesure ne concernerait que 1 800 personnes en France.

Un vote de confiance qui redessine les équilibres

Au-delà du budget, le vote de lundi pourrait ouvrir une nouvelle séquence politique. Le premier secrétaire du PS se dit " à la disposition " du président de la République si celui-ci souhaite former un gouvernement d'ouverture à gauche. Il appelle à travailler avec d'autres forces comme les écologistes, les communistes ou encore les ex-insoumis, tout en excluant une recomposition autour de Jean-Luc Mélenchon. " Je n'ai pas eu d'échange avec lui depuis deux ans ", a-t-il précisé sur RTL.

Plutôt qu'une dissolution, Olivier Faure propose de faire vivre l'Assemblée actuelle. Il estime possible de gouverner avec une majorité relative en collaborant avec des députés de différentes sensibilités, y compris Renaissance, Horizons ou LR.

Chez Les Républicains, cette situation politique tendue bouleverse la rentrée. Le congrès prévu ce week-end au Port-Marly, censé marquer un nouveau départ pour le parti, risque d'être éclipsé par les incertitudes autour de Matignon. Plusieurs ministres issus de la droite pourraient être poussés à se positionner à l'approche du vote.