Chine–Etats-Unis : un retour à la table des négociations commerciales

Chine–Etats-Unis : un retour à la table des négociations commerciales Une réunion est prévue entre Scott Bessent et He Lifeng, après l'annonce par Pékin de nouveaux contrôles sur les terres rares et les menaces douanières formulées par Donald Trump.

Après plusieurs jours de tension autour des terres rares et des droits de douane, la Chine et les États-Unis ont convenu d'ouvrir de nouvelles discussions bilatérales. Une rencontre est prévue entre les représentants des deux pays dans les jours à venir.

Une reprise des échanges dans un climat tendu

Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a annoncé vendredi 18 octobre une rencontre à venir avec le vice-premier ministre chinois He Lifeng, en charge du commerce. Cette réunion doit préparer un nouveau cycle de discussions entre les dirigeants des deux principales économies mondiales. Pékin s'est déclaré prêt à entamer ces échanges "dès que possible", selon des propos relayés par Le Monde.

Les tensions ont été ravivées par la décision de la Chine de renforcer les contrôles sur l'exportation des terres rares, des matériaux critiques pour de nombreux secteurs industriels, notamment les smartphones, les voitures électriques et les armements. Washington a vivement réagi à cette annonce. Dans un message publié sur X, Scott Bessent a qualifié les restrictions de mesure visant à "nuire au reste du monde".

Dans le même temps, Donald Trump a évoqué l'imposition de 100 % de droits de douane sur les produits chinois, s'ajoutant aux 30 % déjà en vigueur. Le président américain a également laissé entendre qu'il pourrait annuler sa rencontre prévue avec son homologue chinois Xi Jinping lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à la fin du mois.

Malgré ce climat tendu, un échange téléphonique entre He Lifeng et Scott Bessent a permis d'engager un dialogue. L'agence Chine Nouvelle a rapporté des discussions "franches, approfondies et constructives", tandis que le responsable américain évoquait sur X un échange "franc et détaillé" et confirmait une rencontre en personne "la semaine prochaine pour poursuivre [les] discussions".

Jamieson Greer, représentant américain au Commerce, a également participé à cet appel, selon l'agence de presse chinoise.

Pressions internationales et enjeux douaniers

Les répercussions de cette crise ont dépassé le cadre bilatéral. Les ministres des Finances du G7 se sont réunis vendredi 18 octobre pour coordonner leur réponse aux restrictions chinoises. Le commissaire européen à l'Économie Valdis Dombrovskis a indiqué que les membres du groupe des sept "s'entendent bilatéralement avec les États-Unis et dans le cadre du G7 pour coordonner [leur] approche et s'informer réciproquement de leurs échanges avec leurs homologues chinois", cité dans Le Monde.

Le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a confirmé que le G7 avait "exprimé son désaccord vis-à-vis de l'approche chinoise". De son côté, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré espérer "qu'un accord soit rapidement trouvé pour abaisser les tensions", selon Le Monde.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche début avril, les mesures tarifaires se sont multipliées. Washington a augmenté ses droits de douane sur la quasi-totalité des importations chinoises, ce à quoi Pékin a répondu avec des mesures équivalentes. À l'issue de ces échanges, les taxes sont désormais d'au moins 10 % sur les produits américains et de 30 % sur les produits chinois, avec certains niveaux dépassant ponctuellement les 100 %.

Malgré l'escalade, une désescalade relative semble amorcée avec la reprise des échanges diplomatiques. Lors d'un entretien diffusé par Fox News, Donald Trump a reconnu que les droits de douane à 100 % n'étaient "pas viables", expliquant : "Ce n'est pas viable, mais c'est le chiffre qui a été fixé… Ils m'ont forcé à faire cela", selon les propos rapportés par Le Monde.