Emmanuel Macron tombe à 11 % de confiance, au plus bas depuis 2017
                            
                     
                    
Selon le dernier baromètre Ifop publié le 30 octobre 2025, Emmanuel Macron recueille 11 % d'opinions favorables. Ce niveau n'avait plus été atteint depuis la fin du quinquennat de François Hollande en 2016. Le recul, de cinq points en un mois, s'observe dans l'ensemble de l'électorat, y compris dans son propre camp.
Une majorité divisée et une opinion en retrait
Le président conserve 71 % de soutien parmi les sympathisants de Renaissance, mais ce chiffre descend à 53 % chez ceux d'Ensemble (MoDem, Horizons, Renaissance), et chute à 14 % chez les Républicains. La dynamique négative ne se limite plus aux opposants traditionnels. Elle atteint également les électeurs modérés et les partenaires du centre droit.
Dans un contexte de blocage politique à l'Assemblée nationale, cette baisse de confiance intervient alors que le gouvernement tente de faire adopter le budget 2026. Faute de majorité absolue, l'exécutif multiplie les discussions avec des groupes d'opposition qui exigent des contreparties sur des sujets fiscaux et sociaux. Le climat parlementaire reste incertain, avec en toile de fond la menace d'une motion de censure.
Selon CNEWS, cette baisse touche également une partie des sympathisants écologistes et de la gauche modérée. Bien que les données détaillées ne soient pas publiées, le recul semble affecter toutes les sensibilités politiques. La tendance marque une rupture avec les niveaux de popularité que le président maintenait, même dans les périodes de tension, entre 2018 et 2023.
Plus globalement, le chef de l'État égale ici le plus bas score enregistré par un président sous la Ve République, en dehors des périodes de fin de mandat.
Lecornu en progression, Bardella en stabilité
En parallèle, Sébastien Lecornu progresse. Le Premier ministre atteint 38 % d'opinions favorables, selon Le Figaro . Il bénéficie du soutien de 75 % des sympathisants du bloc présidentiel, mais également de 34 % des électeurs du Parti socialiste (+14 points) et de 46 % des Républicains (+9 points). Cette hausse est liée à son rôle de stabilisation depuis son arrivée à Matignon, au printemps 2025.
Ce niveau de confiance reste limité, mais il contraste avec la chute présidentielle. Depuis sa nomination, Sébastien Lecornu s'est efforcé de maintenir l'unité au sein de l'exécutif tout en poursuivant les négociations transpartisanes à l'Assemblée. Sa posture est perçue comme technique et discrète, ce qui semble aujourd'hui apprécié dans une période marquée par la défiance.
Jordan Bardella conserve pour sa part une base électorale solide. Il recueille 87 % d'opinions favorables parmi les sympathisants d'extrême droite, 51 % à droite et 26 % au centre. Ces chiffres, stables depuis plusieurs mois, confirment son ancrage au sein des électorats les plus polarisés. Le président du Rassemblement national reste en tête des intentions de vote dans plusieurs enquêtes pré-électorales, sans progression notable, mais sans recul non plus.
Le contraste entre la chute de popularité du président et la stabilité d'autres figures politiques reflète une recomposition partielle du rapport de force dans l'opinion. À moins de deux ans de la fin du quinquennat, Emmanuel Macron entre dans une séquence de plus en plus contrainte, politiquement comme symboliquement.
 
            
        
    
    
 
        