Noël Saille (APX) "Nous axons notre stratégie de croissance sur le cloud computing"

La SSII articule son offre autour de l'intégration d'infrastructure serveurs d'un côté, et de l'infogérance de l'autre. Un double positionnement qui lui a permis de passer la crise sans encombre.

Noël Saille a créé APX en rachetant en 2003  la filiale française de Synstar International (20 millions d'euros, 200 personnes). Une entité qui se spécialise à l'origine dans la maintenance de systèmes et les infrastructure de sauvegarde et de stockage de données. Depuis, APX a réalisé une dizaine d'acquisition (Hopen, APX, Getronics France...). Une stratégie de croissance externe qui le conduit aujourd'hui à une structure de 1 500 salariés représentant un chiffre d'affaires de 180 millions d'euros.

JDN Solutions. Vous vous positionnez à la fois dans l'intégration et l'infogérance de systèmes. Comment ces deux marchés ont-ils évolué depuis un an ? Comment avez-vous passé la crise ? 

Noël Saille. L'année 2009 a été certes difficile, mais nous avons traversé la crise plutôt bien. Sur notre année fiscale 2009, clos fin septembre, nous avons enregistré une baisse de 4% de notre chiffre d'affaires. Nous n'avons pas non plus échappé à une baisse de notre profitabilité. Mais dès le début de notre année fiscal 2010, l'activité a rebondi. Sur le premier semestre, nous avons publié un chiffre d'affaires en hausse de 5%. Mais les disparités sont grandes selon les activités. Sur les services d'infogérance, le chiffre d'affaires est en hausse de 8%. Quant au chiffre d'affaires des prestations d'intégration, il progresse de 2%.

Nous observons donc bien une reprise des investissements IT. Cette tendance nous donne l'opportunité de reprendre des parts de marché. Nous avons notamment signé plusieurs contrats significatifs dans le domaine de l'infogérance d'infrastructure. C'est le cas par exemple avec Adecco, Nec ou encore avec un groupement de centres hospitaliers. La pression sur les prix que l'on observe depuis le début de la crise ne faiblit pas, que ce soit sur les projets de renouvellement ou les nouveaux contrats.

"Nous avons monté une offre de cloud basée sur les techbologies de VMWare Cisco et EMC"

Notre double positionnement a été un point fort indéniable. Nos deux métiers sont étroitement liés. Les objectifs d'amélioration que nous avons en matière d'infogérance nous permettent de proposer des projets d'évolution d'infrastructure permettant d'améliorer les process d'exploitation, par exemple sur le plan de la virtualisation. 

Quels sont les facteurs amenant les DSI à signer de nouveaux contrats en matière d'intégration et d'infogérance ?

Du côté de l'infogérance, les DSI sont attirés par les niveaux de services que nous pouvons leur proposer. Naturellement, leur objectif est aussi de réduire les coûts en s'appuyant sur nos centres de services mutualisés et notre expérience en matière d'industrialisation des services IT. Les principales discussions portent sur le meilleur rapport entre le SLA et le TCO. Ces contrats sont également pour les DSI et les entreprises un levier pour se recentrer sur leur cœur de métier.

En matière d'infogérance, la plupart de nos missions portent sur la virtualisation de serveurs et de systèmes de stockage. Nous déployons aussi beaucoup de plates-formes d'archivage économique, légal ou patrimonial.

Vous avez annoncé l'ouverture d'un centre de solutions de cloud computing. Quel est son rôle ? Quelle technologie préconisez-vous dans ce domaine ?

Nous avons développé une stratégie de centres de services. Nous avions déjà une implentation de 200 personnes à Rungis pour l'activité de help Desk, un centre à Grenoble d'une centaine de salariés pour la maintenance et la prise en main des systèmes à distance, et enfin un centre d'intégration matériel centré à la fois sur les serveurs et les postes de travail, et basé à Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d'Oise. Nous avons complété cette année cette offre par un centre de solutions de cloud computing à Saint-Cloud.

Ce nouveau centre nous permet de réaliser des proof of concept en matière de cloud computing, et ainsi de tangibiliser des solutions pour nos clients et prospects. C'est un point important car les grandes entreprises que nous ciblons sont en pleine réflexion dans ce domaine.

Pour l'heure, nous nous concentrons sur les solutions de Cisco, VMWare et EMC. Les proof of concept que nous concevons reposent sur ces technologies. Ce trio apporte une offre technologique intégrée pertinente pour répondre aux besoins de virtualisation serveur. Cisco apporte une dimension liée au réseau qui est tout sauf inintéressante dans le cadre d'une politique de centre de données. Mais cela ne nous empêche pas de commencer à avancer aussi en parallèle sur les technologies IBM, HP et NetApp. Mais aussi d'envisager de développer une offre de virtualisation de postes de travail avec Citrix et Microsoft.


Diplômé d'une école d'ingénieur, l'ENSERB, Noël Saille est devenu directeur du Centre Européen de Formation de Hewlett Packard. Après avoir dirigé plusieurs divisions au sein de Digital et ICL, il a rejoint Bull en 1996 en tant que directeur général Services. Il est ensuite nommé à la tête de la Division Technologique.