FaaS, Google Anthos… Les annonces attendues à l'OVH Ecosystem Experience

FaaS, Google Anthos… Les annonces attendues à l'OVH Ecosystem Experience Le cloud français devrait dévoiler une alternative à Amazon Lambda. Quant à son service Google Anthos, en préparation depuis près d'un an, il sera officiellement lancé.

Chaque année, OVH profite de l'OVHCloud Ecosystem Experience pour dérouler les annonces et dévoiler une partie de sa feuille de route pour les mois à venir. Mais l'édition 2021, qui se tiendra en ligne du 16 au 18 novembre, prend un accent tout particulier pour l'hébergeur français. L'événement a lieu 32 jours après l'IPO du groupe le 5 octobre dernier. Introduite à 18,50 euros, l'action d'OVHCloud se hissait à quelque 20,50 euros à la clôture le mardi 9 novembre. Comment la bourse va-t-elle réagir aux annonces de l'entreprise ? Pour OVH, c'est le grand test.

Le cloud, sur lequel OVHCloud entend adosser sa croissance va évidemment concentrer l'essentiel des annonces. Sur ce plan, OVH devrait dévoiler de nouvelles ambitions dans le serverless. Parmi les nouveautés très attendues, la société pourrait révéler une toute nouvelle offre de Functions as a Service (FaaS). Le FaaS est l'une des principales cordes qui manque à son arc sur le front du cloud public. Mi-2017, le Lab d'OVH avait certes initié un projet de développement dans ce domaine, baptisé OVH Functions, mais, accueilli timidement par la communauté des développeurs, il est assez rapidement tombé aux oubliettes.

Répondre à la percée du FaaS

Le groupe d'Octave Klaba ne pouvait cependant pas faire l'impasse sur cette technologie. D'autant que son adoption explose littéralement en 2021, tirée par la digitalisation galopante des entreprises. Selon le baromètre State of Serverless publié cette année par la plateforme d'observabilité IT Datadog, les acteurs utilisant le FaaS d'AWS, technologie qui reste de loin leader du segment, invoquent ce service en moyenne 900 heures par jour en janvier 2021, soit 3,5 fois plus souvent qu'en 2019.  "Ce sont les produits qui enregistrent, et de loin, la croissance la plus forte sur le marché et chez nous sur le segment cloud natif", confiait au JDN Arnaud de Bermingham, président de Scaleway, en octobre dernier (lire l'article 2021, l'année de l'explosion du serverless). Hébergement de backend web, d'application mobile, traitement analytics, de fichiers… Les cas d'usage du FaaS sont variés. Principal avantage ? Exécuter les applications sans avoir à installer ni maintenir les serveurs physiques ou virtuels sous-jacents. Quant à la facturation, elle se cale sur la ressource IT réellement consommée.

Un cloud Kubernetes mondial

OVHCloud devrait également revenir sur son offre de Kubernetes as a Service (KaaS) : Service Managed Kubernetes. La solution ne cesse de monter en puissance. D'abord déployée en France puis au Canada en 2019, elle a a intégré les deux data centers étasuniens d'OVH en 2020. D'ici la fin de l'année, ce sera au tour de l'Allemagne puis le service sera étendu à l'infrastructure londonienne.

Architecture de l'offre de Kubernetes as a Service d'OVHCloud. © OVHCloud

Automatisation du dimensionnement machine (autoscaling), équilibrage du trafic entre les nœuds de cluster, gestion de volume de données persistant, contrôle d'accès par rôles... En parallèle, le KaaS d'OVH ne cesse de s'enrichir fonctionnellement. Pour les mois qui viennent, la feuille de route prévoit notamment d'étendre la solution aux instances GPU et aux serveurs bare metal. Mais aussi à la prise en charge des cluster Kubernetes répartis sur plusieurs data centers d'OVH.

Hosted Private Cloud powered by Anthos

Suite à la signature d'un partenariat avec Google annoncée en novembre 2020, OVHCloud devait intégrer la plateforme Anthos du géant américain à son offre. C'est chose faite. Le nouveau service a été ouvert en catimini le 2 novembre dernier. Anthos est commercialisé par OVH sur une infrastructure de serveurs bare metal. Baptisé Hosted Private Cloud powered by Anthos, il permet de profiter de Google Kubernetes Engine et des tableaux de bord d'Anthos évidemment, mais aussi de d'Anthos Service Mesh pour gérer les architectures de microservices. A l'édifice, OVHCloud a adjoint un console de monitoring basé sur le cloud Prometheus-Grafana.

Architecture d'Hosted Private Cloud powered by Anthos. © OVHCloud

Ecosystem Experience sera l'occasion pour OVHcloud de lancer officiellement son offre Google Anthos. Son prix d'entrée ? 3 598,80 euros par mois pour 5 nœuds, avec à la clé une puissance de 60 vCPU, 320 Go de Ram et 5 To de stockage NVMe (Pack Discovery). Pour 15 238,80 euros par mois (Pack Stateful Production), la configuration proposée se hisse à 15 nœuds, avec 180 vCPU, 960 Go de Ram, 15 To de stockage NVMe. Un forfait qui inclut un cluster managé NetApp de 55 To doté d'une réplication active-active. Un système de stockage capable de prendre en charge jusqu'à 1 000 machines virtuelles de stockage (SVM) et un total de 2 000 volumes par instance NetApp. Au total, le système supporte jusqu'à 100 nœuds bare metal par cluster Kubernetes et jusqu'à 50 clusters Kubernetes par environnement Anthos.

Hosted Private Cloud powered by Anthos n'est pas un service Google. C'est une offre distribuée par OVHCloud. Les licences Anthos sont inclues à la tarification. Résultat : le produit est hébergé, exploité et managé par OVH exclusivement en Europe, et par conséquent entièrement isolé des législations extraterritoriales sur les données, notamment du Patriot Act américain. Les déploiements pourront ultérieurement se connecter à une baie virtuelle (vRack) du cloud public d'OVH. "D'autres fonctionnalités sont prévues pour 2022, comme la disponibilité des services sur un plus grand nombre de data centers, Cloud Run for Anthos, Migrate for Anthos, mais aussi les certifications PCI DSS et SecNumCloud", précise-ton chez OVHCloud.

Un cloud multi-orchestrateur

Parmi les principales personnalités à l'affiche d'Ecosystem Experience 2021, on relève la présence de Raghu Raghuram, CEO de VMware. Le géant de la virtualisation est l'un des principaux partenaires stratégiques de l'entreprise de Roubaix. Historiquement, elle adosse ses solutions de cloud privé hébergé à l'infrastructure du Californien. En 2017, OVH a également acquis vCloud Air : l'activité de cloud computing de VMware. Evidemment, Raghu Raghuram n'est pas là par hasard. Sa présence pourrait préfigurer l'annonce du portage de Tanzu, la distribution Kubernetes de WMware, sur l'offre Hosted Private Cloud du groupe.

La stratégie est claire. OVHCloud compte devenir une référence en termes d'orchestrateurs Kubernetes. L'ambition du groupe ? Embarquer, au moins sur son cloud privé dans un premier temps, les distributions Kubernetes qui comptent sur le marché (cf. le tweet d'Octave Klaba ci-dessous). Un mouvement qu'Enix, l'une des ESN partenaires d'OVH, a déjà enclenché en proposant des offres infogérées de plusieurs distributions Kubernetes (D2IQ, Rancher, Red Hat Openshift ou VMware Tanzu) hébergées sur des machines OVHCloud : serveurs dédiés, cloud privé, et même cloud public.

Plateforme et Hub d'IA

Autre domaine très attendu à la conférence : l'intelligence artificielle. En 2020, OVHCloud s'est lancé dans le développement d'une suite d'IA. Plusieurs briques ont depuis été lancées : AI Notebooks pour organiser et partager les algorithmes, OVHCloud AI Training pour entraîner les modèles, ML Serving pour les déployer à grande échelle... A l'occasion d'Ecosystem Experience 2021, OVH pourrait annoncer la sortie de sa Machine Learning Platform en version finale. Actuellement en bêta, il s'agit du cœur du réacteur, à savoir un environnement de gestion de pipelines d'apprentissage machine. Il recouvre toute la chaîne de développement d'un modèle : acquisition, préparation des data sets d'entrainement et feature engineering, sélection des algorithmes les mieux adaptés, optimisation des hyper-paramètres. Pour les phases d'entrainement et de déploiement, il devrait s'adosser à AI Training et ML Serving.

Pour finir, OVHCloud devrait en profiter pour donner plus de détails sur un vaste projet de hub visant à fédérer 6 000 modèles de machine learning. Dévoilé par le secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique Cédric O le 2 novembre, ce projet a reçu le soutien du gouvernement dans le cadre de la deuxième phase de la stratégie nationale sur le cloud