Les conseils de Capgemini & Devoteam pour optimiser le coût des clouds privés

Les conseils de Capgemini & Devoteam pour optimiser le coût des clouds privés Comme pour le cloud public, le cloud privé répond à des exigences d'optimisation des ressources, et in fine d'optimisation des tarifs.

Les économies de coûts ne touchent pas uniquement le cloud public via le finops. Elles concernent aussi le cloud privé. Sur ce terrain, plusieurs bonnes pratiques peuvent être mises en œuvre. Principal constat : le finops appliqué au cloud public incite les équipes en charge des clouds privés, jusqu'alors loin de se préoccuper des prix dans une logique équivalente, à adopter une démarche analogue.

"En matière de cloud privé, nous essayons d'appliquer les mêmes méthodes que celles mises en œuvre dans le cloud public via le finops", confirme Gilles Dutertre, leader finops & agile@scale chez Devoteam. La première chose à faire sera de réaliser l'inventaire du parc de machines existant, et de déplacer les nouveaux traitements sur les ressources inutilisées. Dans cette logique, on pourra se poser la question de savoir si tel ou tel nouveau projet pourra être hébergé sur un serveur ou une partie serveur déjà provisionné plutôt que d'acquérir une nouvelle machine.

"Avec le cloud privé, on s'oriente vers une approche de type capacity planning", ajoute Thomas Sarrazin, expert finops chez Capgemini. "Beaucoup de nos clients ont investi dans des actifs sur des clouds privés, depuis des ressources de calcul jusqu'à des systèmes de stockage. Ils vont chercher à éviter une escalade de la consommation en termes de volume de données et de compute. Une escalade qui peut les amener à des limites en termes de capacité les obligeant à réinvestir en dehors des plans d'investissement et des phases d'amortissement prévus initialement."

Croiser l'inventaire avec l'usage réel

Il est conseillé d'avoir mis en œuvre un outil de gestion de parc informatique aux côtés d'une base de données de gestion des configurations. "Des outils comme ServiceNow permettent d'avoir une bonne vision du parc installé, y compris en termes de coûts de licence. Du coup, on pourra privilégier l'utilisation de licences existantes inutilisées plutôt que d'en acheter de nouvelles", précise Gilles Dutertre.

Globalement, la méthode consiste à croiser l'inventaire avec l'usage réel. "Dans certains cas, les organisations sont tellement importantes que, même dans le cas d'une démarche de rationalisation mise en œuvre par le service des achats, on pourra se retrouver avec du shadow IT (c'est-à-dires des applications souscrites par les collaborateurs sans en avoir l'aval de la DSI, ndlr). Tout l'enjeu va être de recentraliser les achats en vue de bénéficier d'une vision transverse", complète Gilles Dutertre.

"La demande est de plus en plus importante. On a des solutions applicatives qui peuvent être forte consommatrice en compute"

Thomas Sarrazin ajoute : "On va faire en sorte de ne pas être en surcapacité en matière de ressources de calcul, de stockage et de backup. Pour une capacité donnée, on va chercher à utiliser ces ressources de la meilleure façon possible." Ici, les équipes opérationnelles devront monitorer l'utilisation des machines virtuelles et des systèmes de stockage. Elles pourront ensuite faire des feedbacks aux responsables applicatifs sur leur taux d'utilisation pour les inciter à optimiser leur consommation. Cette méthode permettra in fine d'éviter de faire la course aux nouveaux matériels.

Sur le front du stockage, il sera intéressant de se poser la question de connaître les besoins en matière de systèmes SSD. Des environnements évidemment plus coûteux que les disques de stockage traditionnels qui pourront être utilisés pour des besoins d'archivage.

"Mais là où sur le volet finops on s'oriente vers des leviers très pointus portant sur l'utilisation des différents services de cloud public, la méthode appliquée au cloud privé va plutôt être orientée vers la rationalisation de l'infrastructure existante", maintient Gilles Dutertre. Il s'agira à la fois d'optimiser le parc de serveurs sans accumuler de nouvelles machines, mais aussi de remplacer les anciennes machines vieillissantes et très consommatrices en énergie. "Ici, on posera l'équation de la performance versus le coût pour trouver le bon équilibre. Car le changement d'un serveur ne devra pas se faire au détriment de la performance du service rendu", ajoute Gilles Dutertre.

Comme pour le cloud public, la rationalisation des clouds privés passera par la refacturation interne. Objectif : faire en sorte de responsabiliser l'utilisateur interne sur les coûts des ressources machines et des licences associées. Ce levier sera un bon moyen de l'onboarder sur la compréhension des bonnes pratiques de rationalisation.

Une consommation à la demande

"On commence à observer certains clients qui facturent leur cloud privé à la demande", constate Thomas Sarrazin. "Comme les clouds publics, la consommation de leur cloud privé va être calculée en fonction du nombre d'heures de compute et du volume de stockage consommés par mois. Ce qui contribue aussi à sensibiliser les responsables d'applications qui vont chercher à faire des économies sur les volumes consommés en fonction de leurs usages dans le temps." Sur ce point, on pourra donner la possibilité aux applications owners de faire du stop-start sur leur environnement cloud, par exemple le weekend." Principales conséquences : une baisse de la refacturation interne et une libération des capacités de traitement ou de stockage qui pourront être allouées à d'autres applications pendant ces lapses de temps.

"La demande est de plus en plus importante. On a des solutions applicatives qui peuvent être très fortement consommatrices en calcul. La gestion des capacités doit par conséquent être réalisée de manière de plus en plus fine", insiste Thomas Sarrazin. D'où l'idée de déporter, au coup par coup, certains traitements sur le cloud public pour un temps relativement restreint si la capacité du cloud privé est atteinte.