Comparatif des offres de cloud hybride : Red Hat challenge VMware

Comparatif des offres de cloud hybride : Red Hat challenge VMware Suite au rachat de VMware par Broadcom, la filiale d'IBM tire son épingle du jeu face au principaux hyperscalers qui proposent tous leur propre solution.

Rares sont les entreprises qui n'ont pas migré une partie de leur système d'informations vers le cloud public, et à ne pas s'être équipées, dans la foulée, d'une solution de cloud hybride. L'enjeu : mettre en place des passerelles entre les applications conservées sur site et celles qui ont basculé chez un ou plusieurs clouds providers. Pour Jérôme Loridan, head of marketing professional services chez Orange, le cloud hybride répond en général à deux types de besoin : d'une part ceux liés à la souveraineté des données qui impliquent de conserver une partie des informations sur site, d'autre part ceux associés à des contraintes de faible latence qui empêchent de déployer tout ou partie d'une application sur un cloud public.

Reste à savoir quelle solution de cloud hybride choisir. C'est un domaine où l'offre du marché se révèle riche. Sur ce segment, se positionnent d'abord les trois principaux hyperscalers que sont Amazon Web Services (AWS), Google et Microsoft. A leurs côtés, on compte plusieurs sociétés spécialistes du domaine, au premier rang desquelles VMware. Un mastodonte qui est challengé par Rancher (acquis par SuSe en 2020) et surtout par Red Hat (racheté par IBM en 2018). Ce dernier se détache assez nettement au sein de notre comparatif.

Comparatif des offres de cloud hybride
  Solution agnostique en termes de cloud Multiorches-tration Forte capacité open source Fort en DevOps Gestion du mode déconnecté
AWS Outposts   X      
Compute Cloud@Customer   X      
Google Anthos   X X   X
Microsoft Azure Local   X     X
Nutanix X X     X
Rancher (SuSe) X   X   X
Red Hat OpenShift (IBM) X   X X X
VMware vCloud X X     X

Les lignes ne cessent de bouger. Alors que les solutions de cloud hybride pouvaient se démarquer il y a quelques mois par leur brique multi-orchestrateur, cette dimension s'est depuis banalisée (cf. le tableau ci-dessus). Ce n'est pas tout. Un acteur, et pas des moindres, a vu sa note se dégrader. Depuis son rachat par Broadcom, VMware affiche des prix en nette hausse. "Face à cette augmentation de tarifs, Red Hat se positionne désormais en alternative avec sa solution OpenShift", constate Herve Velasco, product leader cloud au sein de la branche infrastructure de l'ESN française Sopra Steria. A l'instar de VMware mais aussi de Rancher, OpenShift s'installe directement sur les serveurs machines du client. Quel avantage comparé à Nutanix, l'autre pure player propriétaire positionné aux côtés de VMware sur le segment du cloud hybride ? Via sa brique Virtualization, OpenShift, tout comme VMware, est une solution hyperconvergée qui est par définition agnostique en termes de systèmes de stockage.

Une offre agnostique en termes de serveur

AWS Outpost, Microsoft Azure Arc, Oracle Cloud@Customer et Google Anthos impliquent de leur côté de s'équiper de serveurs machines ad hoc installés sur site. "Les solutions d'hybride cloud qui s'accompagnent de machines barre metal nécessitent un investissement conséquent. Ce qui n'est pas à la portée du premier venu. Nous observons très peu de projets dans ce domaine sur le marché", reconnaît Herve Velasco. Face aux hyperscaler, VMware affiche sur le papier une position plutôt avantageuse sur le front du cloud hybride. Fort d'une position historiquement écrasante sur les périmètres internes, son offre de virtualisation a également été portée avec succès sur AWS, Google Cloud Platform et Microsoft Azure. De leur côté, Red Hat Openshift comme Rancher sont également présents sur les places de marché des géants du cloud. "A la différence des solutions intégrant la couche matérielle, toutes ces offres s'articulent autour d'une couche d'abstraction qui ne fait pas peur aux clients", observe Herve Velasco.

"Google fournit une solution taillée pour migrer une machine virtuelle avec toutes ses dépendances vers Anthos"

Pour le consultant, Red Hat Openshift se détache sur un autre point : son outillage en matière de DevOps. Un élément qui le différencie de l'ensemble des autres offres de ce comparatif. Il intègre notamment un environnement de déploiement et d'intégration continus (CI/CD) particulièrement bien conçu.

De son côté, Jérôme Loridan insiste sur l'évolution de l'offre Google Anthos. "A l'instar des autres solutions, elle gère désormais le mode déconnecté, y compris au niveau du control plane. Ce qui représente un avantage pour gérer les données critiques", insiste le consultant, avant de pondérer : "Il faut bien avoir en tête que cette possibilité implique de gérer soi-même la maintenance via une équipe d'administration dédiée." La solution de Google présente aussi pour particularité d'intégrer le composant open source Istio qui permet d'étendre Kubernetes au service mesh, une brique permettant de gérer les communications entre micro-services au sein d'une même architecture. "Google fournit en outre une solution, baptisée Migrate for Anthos, taillée pour migrer une machine virtuelle avec toutes ses dépendances vers Google Anthos en mode container", ajoute Jérôme Loridan.

L'avantage du DevOps fait la différence

Autre solution ayant fortement évoluée : Azure Local. "Cette offre gère les déploiements applicatifs à 100% depuis le cloud Azure. Ce qui est nouveau. C'est très utile pour les entreprises avec un maillage d'implantations très dense. Azure Local permet de visualiser au sein de la console Azure chaque point de présence à la manière d'une zone cloud au même titre qu'une zone Azure", complète Jérôme Loridan.

Face aux autres solutions sélectionnées dans ce comparatif, Openshift propose finalement un bon compromis. Moins onéreuse que l'offre VMware, cette solution séduit par sa logique open source mais également par une approche DevOps particulièrement soignée.