L'avenir du mainframe passe par le cloud hybride
Selon Mordor Intelligence, le marché du cloud hybride devrait atteindre environ 350 milliards de dollars d'ici 2028.
Si depuis des décennies, le mainframe constitue le socle informatique des grandes entreprises, il doit aujourd’hui également composer avec les fournisseurs cloud tout en exploitant les données de manière efficace et novatrice.
Même partielle, la transition vers le cloud est une option séduisante compte tenu de la possibilité d’utiliser des technologies émergentes en temps réel, telles que les données analytiques ou l’intelligence artificielle. De plus, à mesure que l’adoption va s’accélérer, l’intégration des données mainframe aux applications basées sur le cloud constituera bientôt une nécessité et non plus un simple atout. Résultat, les entreprises se retrouvent confrontées à un défi particulièrement complexe : élaborer leur parcours de modernisation informatique tout en comblant le fossé entre les systèmes hérités et les technologies de nouvelle génération.
Pourquoi une approche de cloud hybride ?
Les environnements de cloud hybrides sont souvent présentés comme le meilleur des deux mondes. En effet, ils allient le niveau de résilience, de sécurité et de performances qui caractérise les systèmes mainframe à la flexibilité des services cloud natifs qui opèrent selon un modèle axé sur la consommation et peuvent être rapidement activés ou désactivés en fonction des besoins.
En outre, même sans migrer, modifier ou reconstruire leurs applications mainframe, les entreprises peuvent bénéficier des capacités du cloud. Certains éditeurs de logiciels mainframe et cloud proposent des outils qui répliquent les données en toute transparence entre les bases de données mainframe et l’environnement cloud. Cette approche permet aux entreprises de positionner leurs données au plus près des services cloud pour des cas d’usage avancés (IA et outils analytiques, par exemple) sans abandonner leur système mainframe.
Si les mainframes ne sont généralement pas paramétrés pour l’analyse des données, l’essor de l’IA et des outils analytiques déployés dans le cloud et capables de traiter les données mainframe a considérablement changé la donne. Cette approche hybride permet en effet aux entreprises d’exploiter les données issues des deux environnements pour générer des informations exploitables à la fois plus approfondies et plus complètes.
De plus, le cloud représente un environnement puissant pour l’apprentissage des modèles d’IA, ces derniers pouvant s’intégrer à des applications déployées dans l’un ou l’autre environnement, tout en continuant à communiquer avec les systèmes mainframe. Une telle démarche permet aux entreprises d’améliorer leurs prises de décisions, d’automatiser leurs processus et de gagner en efficacité.
Défis et écueils
Malgré les nombreux avantages qu’offre une approche hybride, il arrive que les entreprises rencontrent des difficultés lors de la mise en œuvre, lesquelles peuvent faire dérailler le projet, voire remettre en cause certains avantages à longue échéance. À l’heure où le marché regorge de prestataires désireux d’offrir une multitude de services de migration et de modernisation, nombre de clients peinent à identifier le partenaire capable de répondre à leurs besoins, tant en termes d’échelle que de capacités.
Aussi, choisir le mauvais fournisseur de services cloud peut entraîner des répercussions à tous les niveaux, du processus de modernisation proprement dit à l’expérience à long terme des utilisateurs. Une telle décision aura en outre un effet domino dans l’ensemble de l’entreprise avec des symptômes tels que des problèmes de compatibilité avec l’infrastructure IT existante, des performances globalement médiocres, voire l’apparition de nouvelles failles de sécurité.
Ainsi, pour faire le bon choix, les entreprises doivent étudier un certain nombre de critères, parmi lesquels des considérations pratiques telles que l’évaluation des disparités géographiques potentielles dans le cas des sociétés présentes à l’international, ou des dépenses à long terme comme la gestion des coûts du cloud ou la gouvernance post-mise en œuvre. Il est essentiel de ne pas se tromper, car la dépendance vis-à-vis d’un prestataire rend tout changement ultérieur à la fois difficile sur le plan logistique et onéreux. Une fois l’environnement applicatif engagé dans une transformation, changer de fournisseur représente une tâche considérable et souvent très consommatrice de ressources.
En somme, bien qu’ils soient aussi nombreux que variés, les défis et pièges potentiels de la migration vers le cloud hybride peuvent cependant être anticipés grâce à une planification appropriée doublée d’une approche stratégique. Tout en minimisant les risques de façon continue et en collaborant avec un partenaire qui comprend leurs besoins spécifiques, les entreprises peuvent s’engager en toute confiance sur la voie de la modernisation sans risquer de perturber leurs fonctions métier.