L'approche HCI : une réponse agile aux enjeux de souveraineté des données

Une stratégie cloud-hybride soutenue par une approche HCI offre une réponse pertinente aux enjeux stratégiques de souveraineté numérique des données qui préoccupent nombre d'entreprises.

La multiplication des lois sur la souveraineté numérique répond à l’ambition des États de garantir la protection des données et de maintenir un niveau élevé de confidentialité.

En effet, les données sont soumises aux lois du pays, voire des régions, où elles sont collectées, stockées ou traitées. Les entreprises, même si elles ont une activité internationale, doivent alors respecter ces réglementations françaises et aligner leurs pratiques de gestion des données sur les exigences hexagonales, mais également sur les normes européennes en vigueur.

Garantir la conformité des données devient cependant de plus en plus complexe, surtout pour les organisations dont les charges de travail ont été migrées dans le cloud. L’instabilité géopolitique mondiale croissante et les interrogations relatives aux pouvoirs extraterritoriaux du cloud Actaméricain alimentent leurs craintes. Nombre de dirigeants français redoutent que les grands fournisseurs de cloud américains – à commencer par Microsoft, Google ou Amazon – ne se retrouvent contraints de transmettre des données sensibles aux autorités américaines. Afin de pouvoir continuer à contrôler et à accéder à leurs données, ils sont de plus en plus nombreux à envisager de rapatrier une partie de leurs charges de travail vers des infrastructures locales.

Alors que l’IA accélère la circulation et le traitement des données, la souveraineté numérique s’impose comme une priorité stratégique pour les entreprises françaises qui cherchent à consolider leurs infrastructures numériques tout à restant conformes et protégeant leurs données contre toute ingérence étrangère.

Le dilemme du cloud souverain

A l’heure où le recours des services cloud mondiaux soulève des questions complexes de juridiction, de nombreux acteurs du secteur ont tenté d’y répondre en lançant des offres dites ‘souveraines’, où les données restent physiquement hébergées dans un pays précis. En théorie, ce modèle garantit que les données ne quittent pas le territoire où elles sont hébergées sans autorisation préalable ou obligation légale - et qu’elles sont également protégées contre tout accès étranger.

Pour autant, si le fournisseur reste soumis à une juridiction étrangère – par exemple américaine – le risque de le voir contraint de transmettre des données demeure. Une situation qui entraine une remise en question du concept de « cloud souverain » lorsqu’il est contrôlé par des groupes non européens.

Autant d’incertitudes qui conduisent les décideurs IT à explorer des solutions alternatives, à l’image de l’infrastructure hyperconvergée (HCI), afin de limiter leur dépendance aux clouds publics et de regagner la maîtrise de leurs données.

HCI : une approche plus intelligente de la souveraineté des données

Les solutions HCI combinent puissance de calcul, réseau et stockage au sein d’un unique système intégré, déployé sur les serveurs de l’entreprise. Elles offrent ainsi le meilleur des deux mondes : la flexibilité du cloud d’un côté, la maîtrise locale des données de l’autre. En outre, elles intègrent nativement des fonctions de sécurité avancées telles que le chiffrement des données au repos et en transit ou un contrôle d’accès granulaire pouvant être configuré pour répondre aux exigences de conformité juridictionnelles spécifiques.

Ce modèle permet de traiter les données en limitant leurs déplacements transfrontaliers et de conserver sur site celles qui sont le plus sensible. Les entreprises peuvent ainsi adopter des stratégies hybrides combinant cloud public et cloud privé et facilitant la gouvernance des flux de données et des accès à travers les différents environnements

En pratique, l'adoption d'une approche hybride permet aux organisations d'adapter leurs stratégies d'application et de stockage, en exécutant les charges de travail là où cela est le plus judicieux. Par exemple, avec l'HCI, les applications peuvent fonctionner en local et les données stockées en toute sécurité sur site, avec des connexions ponctuelles au cloud ou au datacenter en fonction des besoins. Les entreprises bénéficient ainsi pleinement des services offerts par le cloud public et privé pour certaines charges de travail et utilisent les options de déploiement au niveau local offertes par l’approche HCI pour conserver les données dans un pays ou une région spécifique et bénéficier d'un contrôle granulaire sur l'accès, le transfert et le stockage des données. 

A travers le HCI, les entreprises adaptent leur infrastructure afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs de cloud externes et mettent en place des architectures hybrides multicloud suffisamment évolutives pour répondre aux exigences en matière de souveraineté des données avec un minimum de perturbations.

Vers une infrastructure hybride, agile et conforme

L’approche HCI s’impose comme une pierre angulaire pour bâtir une stratégie hybrid-first. Elle aide les entreprises à adapter leurs infrastructures à chaque type de charge de travail, tout en respectant les réglementations de souveraineté des données, de plus en plus strictes. 

En s’appuyant sur l’HCI, les organisations peuvent déployer des capacités de calcul, de réseau et de stockage dans chaque site stratégique, puis relier ces sites via des connexions physiques et virtuelles rapides et sécurisées.

Dans un environnement réglementaire en constante évolution, traiter et transférer les données tout en restant conforme constitue une priorité. L’intégration d’une approche HCI au sein d’une stratégie cloud hybride permet aux entreprises françaises d’utiliser une infrastructure privée pour les charges de travail sensibles et de reprendre la main sur les données, et d’en assurer ainsi le contrôle et la protection.