Automatisation & Performance : le nouveau moteur du binôme DSI / Conformité

Open Lake Technology

Dans un paysage réglementaire et technologique en pleine mutation, les organisations font face à un paradoxe devenu structurel.

Dans un paysage réglementaire et technologique en pleine mutation, les organisations font face à un paradoxe devenu structurel : elles doivent gérer davantage de données, répondre à davantage d’obligations, tout en accélérant leur capacité d’exécution. Au centre de cette tension, le binôme DSI / Conformité se voit confier une mission complexe : garantir la fiabilité, la cohérence et la traçabilité des opérations, sans jamais freiner la performance.

Longtemps perçues comme deux sphères aux logiques opposées, l’une tournée vers l’efficacité et l’innovation, l’autre vers la maîtrise du risque, la DSI et la Conformité n’ont désormais plus le choix que de fonctionner comme un système unique. Les réglementations récentes (DORA, NIS2, renforcement des exigences de reporting, multiplication des audits internes et externes comme els contrôles SPOT AMF) placent la technologie au cœur même de la conformité, tandis que la conformité structure et sécurise l’usage de la technologie.

Automatiser pour décider mieux, pas pour déresponsabiliser

L’automatisation suscite souvent des appréhensions : peur de la déshumanisation des processus, crainte d’une perte de discernement. Pourtant, dans les faits, ce sont les activités les plus répétitives et les moins analysées qui pèsent aujourd’hui le plus lourd sur les équipes : consolidation de données, mise à jour d’indicateurs, préparation d’audits, suivi de contrôles récurrents.

Automatiser ces tâches revient à redonner du temps au jugement humain, le seul terrain où l’expertise apporte une véritable valeur.

Cela permet aussi de réduire les erreurs, d’augmenter la transparence et de fluidifier la collaboration entre acteurs qui, jusque-là, travaillaient trop souvent en silos.

Vers une conformité continue, plutôt qu’occasionnelle

Pendant des années, la conformité s’est construite comme une succession d’étapes : audits périodiques, contrôles ponctuels, états des lieux successifs. Ce modèle atteint aujourd’hui ses limites, notamment face à l’instantanéité des risques et à l’exigence croissante de preuves.

L’automatisation ouvre la voie à une logique différente :

·       Des données à jour en permanence,

·       Des contrôles intégrés aux processus eux-mêmes,

·       Une capacité à détecter les écarts en continu,

·       Une documentation qui n’est plus produite « pour » les audits mais générée au fil de l’activité.

Cette dynamique transforme la relation entre DSI et Conformité : moins de tension, moins d’urgence, davantage de prévention.

Faire de la technologie un allié de gouvernance

L’enjeu n’est pas uniquement technique. Il est organisationnel.

Automatiser, ce n’est pas ajouter des outils : c’est revoir la manière dont circulent les preuves, les responsabilités, et les décisions.

Pour que la technologie devienne un véritable allié de gouvernance, trois conditions doivent être réunies :

1.     La traçabilité : savoir qui fait quoi, quand et pourquoi.

2.     La cohérence des données : éviter les versions multiples d’une même réalité.

3.     La lisibilité des processus : permettre à tous les acteurs, IT, métiers, conformité, direction, de partager un langage commun.

Cette approche ne supprime pas la complexité, mais elle la rend navigable.

L’automatisation comme vecteur de maturité collective

Le débat autour de l’automatisation ne devrait pas se limiter à l’efficacité ou aux gains de temps.
Il s’agit d’un mouvement de fond, qui pousse les organisations à repenser leur mode de pilotage : plus transversal, plus structuré, plus orienté preuve.

Pour le binôme DSI / Conformité, cette transformation est une opportunité. Elle permet de dépasser l’opposition historique entre innovation et contrôle, pour construire une dynamique commune : celle d’une maîtrise durable, fondée sur des données fiables, des processus stabilisés et une collaboration renforcée.

L’automatisation, lorsqu’elle est pensée comme un outil de gouvernance et non comme une promesse technologique, devient un levier de maturité collective. Un levier dont les organisations auront de plus en plus besoin pour concilier rigueur réglementaire et performance opérationnelle.