La pérennité de Kubernetes passe par la résolution de nouveaux défis en matière de sécurité et de sauvegarde

Ce que Kubernetes apporte aux entreprises ne doit pas faire oublier l'importance de ce qui touche à la sécurité et la sauvegarde des données traitées.

Kubernetes gagne en popularité à mesure que les entreprises découvrent ses avantages multiples, tels que la flexibilité, la scalabilité, la rentabilité ou encore l’amélioration de la productivité. Si, aujourd’hui, plus de 5,6 milliards de développeurs l'utilisent, les attaques informatiques et les risques d’interruption de service restent des dangers prégnants pour les environnements cloud natifs, dont les exigences rendent la sauvegarde et la récupération plus difficiles

Les défis de la sécurité de Kubernetes

Kubernetes est un programme cloud native qui est confronté à de nombreux défis en matière de sécurité. Cela est fortement lié à la nature de l’architecture cloud, que l’on peut qualifier de dispersée. En effet, les différentes charges de travail peuvent être exécutées sur des emplacements multiples, y compris sur des clouds différents, ainsi que sur des serveurs, et ce de manière locale ou à distance. Cela élargit considérablement le « champs des menaces » où des attaques et des erreurs peuvent se produire. En outre, cela peut également avoir un impact sur la visibilité et complexifier la surveillance des conteneurs et la détection des problèmes.

Kubernetes est conçue pour être sécurisé par défaut : la solution traite uniquement les requêtes pouvant être authentifiée et autorisée en amont. Toutefois, les développeurs sont également en mesure de configurée plusieurs options, ce qui a un impact direct sur sa sécurité. En effet, la qualité de sa posture de sécurité dépend largement des politiques de contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) configurées par les développeurs. Kubernetes se sert également d’ « un réseau plat » (flat network) afin de faire communiquer des groupes de conteneurs (pods) par défaut entre eux. Il en résulte des problèmes de sécurité, car un attaquant qui parvient à compromettre un pod peut potentiellement accéder à d'autres ressources dans le même cluster.

Malgré cette complexité, la meilleure stratégie pour minimiser les risques liés à la sécurité de Kubernetes est l'approche Zero Trust, qui consiste à ne jamais faire confiance et à toujours réaliser des vérifications avant d’entreprendre une action. La conception d’une architecture reposant sur Kubernetes engendre la création d’une surface d’attaque importante. Le recours à des réseaux ouverts, avec des workloads répartis sur différents environnements, et une architecture Zero Trust est alors essentiel.

L‘adoption d’une telle approche fait que les entreprises ne se concentrent pas uniquement sur la sécurité au sein du périmètre d’une application. Au contraire, elles vont également maintenir des protocoles de sécurité rigoureux pour chaque utilisateur, dispositif ou connexion. Une stratégie vitale de par la nature fluide et décentralisée de Kubernetes.

Assurer la continuité d’activités avec la reprise après incident

Un autre aspect fondamental pour réduire les risques liés aux applications Kubernetes est la mise en place d'une stratégie de sauvegarde et de reprise d’activités en cas d'incident. Bien que cette idée soit assez courante, il existe des considérations spécifiques à prendre en compte pour la sauvegarde de données Kubernetes ou de conteneurs. Ces besoins spécifiques sont dus à la différence fondamentale de l'architecture de Kubernetes par rapport aux autres : par exemple, il n'y a pas de cartographie applicative avec les serveurs ou les machines virtuelles.

En outre, le choix de l’approche Devops et des pratiques de « shift left », qui permettent aux développeurs de prendre en charge l'infrastructure et les déploiements, font que les systèmes de sauvegarde de Kubernetes doivent être davantage axés sur les applications et non l'infrastructure. Sans oublier qu’il existe des caractéristiques spécifiques à la sauvegarde de Kubernetes, liées à l’échelle des applications, aux lacunes en matière de protection des données et à l’intégration de l’écosystème.

Pour assurer une restauration efficace de l'environnement Kubernetes, il est crucial de mettre en place un plan d'exécution détaillé. Celui-ci doit permettre l’identification des dépendances d'un cluster et la mise à jour des applications en tenant compte des nouveaux composants de stockage. La traduction de ce plan est également nécessaire, par le biais d’API Kubernetes appropriées. Bien que la sauvegarde nécessite une solution Kubernetes native plus spécifique, ces processus de restauration sont essentiels pour garantir la santé à long terme de l'entreprise. Il est important de rappeler que les interruptions d'activités coûtent environ 1 459 € par minute, il est certain que des capacités de restauration et de reprise d'activité efficaces sont incontournables dans le contexte actuel.

De plus, la sauvegarde est extrêmement utile pour les tests, le développement et le déplacement des applications. Le fait de migrer une application vers un environnement différent – sur site, dans le cloud, un cluster ou une distribution Kubernetes, s’appelle la mobilité applicative. Dans un contexte où les environnements informatiques gagnent en complexité, et où les entreprises doivent satisfaire de nouvelles exigences métiers, ou encore adopter de nouvelles plateformes technologiques et optimiser leurs dépenses, cette mobilité devient de plus en plus essentielle.