L'impact du low code / no code sur l'adoption des technologies par les PME françaises
Le développement des technologies low code / no code transforme le paysage numérique des entreprises, notamment les PME
Dans un contexte de transformation digitale omniprésent et de concurrence toujours plus accrue pour les entreprises, le no code s’inscrit comme un phénomène incontournable avec près de 70% des nouvelles applications d’entreprises qui devraient être ainsi développées dans les deux prochaines années. Si la part mondiale du no code et du low code devrait atteindre les 175 milliards d’euros en 2030 selon Gartner, les PME devraient y gagner un allié de plus en plus indispensable pour optimiser leur performance et compétitivité. Tandis que la digitalisation des processus métiers est aujourd’hui une réalité avec laquelle il faut savoir composer, bon gré mal gré, quel est l’impact de la Révolution no code sur l’usage des technologies des PME au quotidien, ses avantages et risques en termes de cybersécurité ? Quelles sont les bonnes pratiques à suivre ?
Low code / no code : quels avantages concrets pour les PME ?
Dans un monde de plus en plus numérisé, les PME sont confrontées à un dilemme : comment accélérer leur transformation digitale avec de moindre ressources humaines ou financières ? A ce titre, les solutions low code et no code s'imposent comme des solutions évidentes. Elles permettent de créer des applications avec peu (voire aucune !) connaissance en langages de programmation traditionnels. Que l'on parle de novices en codage, d’équipes DevOps, ou même de développeurs professionnels cherchant à accélérer leur production, le low code et le no code s’adressent à un public varié et donc à tous les échelons d’une PME notamment.
Les plateformes no code qui reposent sur des interfaces simples et intuitives - où la création d'applications se fait par des actions simples du type glisser-déposer - sont idéales pour les PME disposant de budgets limités et souhaitant rapidement mettre en œuvre des solutions efficientes sans avoir à faire appel à une expertise technique poussée. A noter, les plateformes low code offrent plus de possibilités de personnalisation, via l’usage de "briques" de code plus techniques, et permettent aux utilisateurs ayant des compétences en programmation de créer des applications plus sophistiquées et adaptées à des besoins spécifiques. On pense ainsi aux secteurs de la santé ou la défense, où les contraintes de sécurité des données et de volumétrie priment. L’agilité et la simplicité d’usage sont les maîtres mots de ces technologies grâce auxquelles les équipes métiers gagnent en autonomie et ne sont donc plus dépendantes de l’IT pour chaque projet de transformation numérique, réduisant ainsi l'effet "goulot d’étranglement" auquel sont souvent confrontés les équipes informatiques. Elles facilitent largement l’adoption d’outils de Business Intelligence et permettent un déploiement plus rapide des solutions, améliorant ainsi le ROI.
Pour les PME, qui doivent concilier innovation et contraintes budgétaires, le choix entre low code et no code dépendra de leurs besoins en personnalisation, mais aussi de leur capacité à maintenir et faire évoluer les outils développés. Si le no code simplifie considérablement l’apprentissage et la mise en œuvre, le low code offre quant à lui plus de flexibilité pour les entreprises ayant des exigences techniques plus complexes.
Un équilibre à trouver : low code / no code vs cybersécurité
Si les technologies low code et no code facilitent la création rapide d’applications, elles posent en parallèle des questions cruciales en matière de cybersécurité.
Si l’accessibilité et la simplicité d’usage sont au cœur de ces outils, la sécurisation des données devient un enjeu prioritaire pour les DSI et les utilisateurs finaux. A vrai dire, la vulnérabilité des plateformes no code ne réside pas tant dans l'outil en lui-même que dans la manière dont les applications sont conçues et formatées. Des préoccupations quant à la fiabilité et sécurité qui sont d'ailleurs au centre des discussions du no code Summit à Paris ce mois-ci. Si l’éditeur de la plateforme no code assume une grande part de la responsabilité en matière de cybersécurité, l'utilisateur doit également appliquer les bonnes pratiques. Le contrôle d’accès et la gestion des permissions sont des éléments essentiels : seuls les utilisateurs autorisés doivent pouvoir accéder aux données sensibles, avec des niveaux de permissions adaptés à chaque situation. Il est également crucial d’héberger les applications dans un environnement sécurisé, qu’il s’agisse d’un cloud public ou privé, en attribuant des mesures de sécurité spécifiques en fonction des types de données stockées ou produites.
L’objectif est de minimiser les risques tout en garantissant une protection optimale des données. Une vigilance constante s'impose, car chaque étape de la conception et du déploiement doit être alignée avec les exigences de sécurité, afin de prévenir les failles potentielles.
Low code / no code : les bonnes pratiques
Les entreprises qui souhaitent adopter des solutions low code ou no code se doivent de sélectionner un outil en adéquation avec leurs besoins concrets. Une analyse approfondie des problématiques et des objectifs est nécessaire pour choisir la plateforme la plus adaptée aux attentes. Un aspect crucial est l’expérience et la pérennité de l’éditeur. Il est recommandé de vérifier l’origine géographique, l’ancienneté et la conformité aux régulations locales de l’éditeur, qu’il soit basé en Europe, aux États-Unis ou en Asie. Cela permet d’assurer une meilleure continuité de service et une conformité réglementaire à long terme.
La sécurité est un enjeu primordial. Sous l’impulsion du SFPN (Syndicat Français des Professionnels du No-code), l’AFNOR a d’ailleurs publié un premier document de référence mondial, l’« AFNOR SPEC 2312 », qui encadre les technologies, marquant ainsi une nouvelle ère pour le développement informatique en France et au-delà.
Le no code, apparu il y a une dizaine d'années avec des outils comme WordPress, Wix ou Notion, s'est progressivement imposé dans notre univers informatique. Les solutions low-code / no-code apportent aujourd'hui une réponse aux défis croissants posés par la complexification des technologies, le maintien des applications et la pénurie de développeurs qualifiés. Pour les PME, ces technologies sont de précieux alliés qui permettent d’accélérer la transformation numérique tout en réduisant les coûts et la dépendance à l'IT, en facilitant la création d'applications et en démocratisant l'accès aux outils de développement. En favorisant une adoption technologique devenue essentielle pour rester compétitif dans un monde de plus en plus digitalisé, elles s’imposent comme un levier incontournable pour la digitalisation des PME. Toutefois, la cybersécurité et les bonnes pratiques doivent être au cœur de toute démarche d'implémentation du no / low-code.
La montée en puissance de ces solutions s'inscrit dans une tendance de démocratisation de la technologie, à l'image de l'intelligence artificielle (IA). Comme l'IA, le no / low-code ne se suffit pas à lui-même, mais il simplifie l'accès à des outils technologiques avancés pour les utilisateurs métiers. Ensemble, l’IA et le low / no-code ouvrent la voie à une nouvelle ère de l'innovation, où les non-techniciens peuvent exploiter pleinement le potentiel des technologies pour faire prospérer leur entreprise dans un environnement numérique évolutif.