Alain de Mendonça (Directeur général de Karavel) Alain de Mendonça (Karavel-Promovacances) : "Nous reprenons l'ensemble des actifs de Partirpascher.com"

Karavel reprend Switch, la maison mère de Partirpascher.com placée en cessation de paiement. Son directeur général explique les raisons de ce rachat dans une période de turbulence pour le secteur.

Que reprenez-vous de Switch, la maison mère de Partirpascher.com  ?

Alain de Mendonça. Nous reprenons tous les actifs. Le principal est le site Partirpascher.com et les 8 agences physiques du réseau, qui ont réalisé un peu plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007 (pour 1,9 millions de pertes, ndlr). Switch détenait aussi 17 000 noms de domaines, pas forcément tous liés au tourisme. Nous reprenons aussi près de 50 % des effectifs, soit une centaine de personnes. Nous aurions aimé en conserver davantage, mais la période actuelle nous oblige à rester prudents. Au total, Karavel emploiera donc près de 600 salariés.

Comment Switch s'est-il retrouvé en cessation de paiement ?

Switch a été mis en redressement judiciaire le 8 octobre dernier. La société a pâti de deux facteurs. Le premier est la baisse du pouvoir d'achat des français. Une tendance que les voyagistes ont vu apparaître depuis quelques temps déjà. Car le budget voyage est un des premiers à souffrir en cas de difficultés économiques chez les particuliers. Le second est la hausse de 110 % du pétrole en l'espace de 12 mois. Malheureusement pour le secteur, le prix du baril a dépassé les 150 dollars au pire moment, en plein mois de juillet. Un des rares mois de l'année où un tour opérateur gagne de l'argent. Comme le pétrole représente 30 % du prix d'un voyage, Switch, comme les autres, a dû baisser ses marges pour proposer des tarifs abordables pour ses clients. Et n'ayant pas une trésorerie suffisamment solide, la société s'est trouvée à court de cash à la rentrée.

Switch n'a pu lever des fonds à ce moment ?

L'actionnariat de Switch était composé de particuliers, pas de groupes ou de financiers pouvant réinjecter de l'argent en cas de besoin. Leur seul partenaire bancaire était leur agence du coin de la rue. Par ailleurs, la crise financière a empêché de lever des fonds en septembre auprès de capitaux risqueurs. Aucun n'a voulu investir dans la société alors que le secteur du voyage est traditionnellement l'un des plus touchés en temps de crise économique. Les premières économies se font toujours d'abord sur les loisirs, les vacances... Mais de notre côté, nous avons l'expérience des reprises en période de crise depuis celle de Promovacances en 2001. Nous sommes sereins, ce ne sont que des périodes de turbulence à passer. Et puis nous comptons réaliser des économies en mutualisant les pôles informatiques et en renforçant le poids de notre centrale d'achats. Karavel est rentable depuis 2002, avec 270 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007, et nous le resterons.