Mickaël Soleau (Printemps) "Nous avons monté en sept mois l'activité e-commerce de Citadium"

Le groupe Printemps a mis en place un centre de services partagé qui a remodelé Printemps Listes, conçu l'e-boutique de Citadium et en prépare maintenant la déclinaison mobile. Entretien avec son directeur e-commerce.

JDN. Comment est organisé l'e-commerce du groupe Printemps ?

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Mickaël Soleau, directeur e-commerce de la direction des opérations e-commerce du groupe Printemps © S. de P. Printemps

Mickaël Soleau. Nous avons une business unit Printemps, une BU Printemps.com, une BU Citadium, ainsi qu'un centre de services partagés commun aux trois BU : la direction des opérations e-commerce, rattachée à la direction des opérations et du multicanal. Elle se compose d'une dizaine de personnes, qui interviennent sur de la direction de projet, pilotent le lancement de sites, choisissent les outils et plus largement gèrent les aspects techniques des projets des BU. Ce centre de services partagés a été créé en novembre 2011. Sa première mission, lancée en février 2012, a été de monter le site marchand de Citadium pour septembre 2012. C'est maintenant la BU Citadium qui le fait vivre, gère le portefeuille de marques et prend en charge les actions d'e-marketing.

Le site marchand de Citadium a donc vu le jour en sept mois seulement ?

Oui, et ce projet a été mené d'autant plus rapidement que nous avons tout fait de A à Z, sans reprendre aucun élément de Made in Sport, en particulier parce que nous voulions nous appuyer sur l'entrepôt de Citadium et non sur celui de Made in Sport. Autre exemple : nous avons monté un studio photo en interne, dédié à Citadium.

Etant donné que le Printemps ne vend pas en ligne, sur quelles missions la direction des opérations e-commerce travaille-t-elle actuellement ?

Le site de Citadium est encore jeune, nous continuons donc à le peaufiner. Par ailleurs nous travaillons sur une version mobile marchande pour 2013, car ce canal est extrêmement important pour notre cible des 15-25 ans. Tout comme les réseaux sociaux d'ailleurs, où nous investissons beaucoup d'énergie et adoptons un ton très particulier, parfois assez délirant !

Nous réalisons aussi de petites missions pour les autres BU. Par exemple nous avons optimisé Printemps Liste. On peut par ailleurs imaginer qu'à l'avenir, s'il était besoin de mettre en place une gestion analytics centralisée, cette tâche nous reviendrait. Enfin, nous avons un rôle de tri des projets : c'est à nous qu'il revient de dire aux BU que tel projet est trop complexe ou trop chronophage, et de les aider à finaliser leurs projets dans les temps.

Réfléchissez-vous à ouvrir une marketplace pour Citadium ?

Ce n'est pas un sujet aujourd'hui. Nous commençons par bien faire le site de Citadium, qui n'a encore que quelques mois. Nous travaillons sur des problématiques de SAV, de gestion de panier, de commandes auprès de multiples fournisseurs... Mais nous ne sommes pas encore assez matures en e-commerce pour nous lancer dans un projet de place de marché.

En outre, si vous vous lancez en frontal contre Amazon en élargissant votre offre au maximum pour tenter de vous positionner comme un mini-Amazon, vous n'avez aucune chance. Etoffer son offre peut être une bonne chose, mais à condition de proposer des marques complémentaires et de se différencier par la qualité et la cohérence de son offre. Bref, les stratégies en matière de marketplace sont encore difficiles à établir.

Vendez-vous sur les marketplaces ?

Nous nous sommes posé la question et avons décidé de ne pas le faire. Déjà, lorsque j'étais directeur e-commerce de Made in Sport, je ne souhaitais pas perdre la gestion de la relation au client. Nous avons suivi le même raisonnement pour Citadium.

Je remarque par ailleurs que la multiplicité des marketplaces est un cas particulier très français. Aux Etats-Unis, aux côtés d'Amazon et dans une moindre mesure d'eBay, vous n'avez pas d'équivalent aux places de marché de Cdiscount, Rueducommerce, Pixmania et autres. Peut-être les retailers français ont-ils été plus frileux en matière d'e-commerce que leurs homologues étrangers et se sont-ils fait plus longtemps dominer par les pure players. A l'inverse, au Royaume-Uni par exemple, certains distributeurs réalisent jusqu'à 15 ou 20% de leur chiffre d'affaires sur Internet, laissant donc moins de place à l'expansion des pure players. Mais les lignes sont en train de bouger en France. Les retailers vont prendre une place de plus en plus importante dans les deux ans à venir.

Mickaël Soleau est directeur e-commerce au sein de la direction des opérations e-commerce du groupe Printemps. Diplômé de l'Ohio Northern University en 1993, titulaire d'un master de commerce international obtenu en 1995 à l'Université des Sciences et Technologies de Lille I et détenteur d'un master en business et stratégie de la Staffordshire University depuis 1996, Mickaël Soleau débute sa carrière en 1996 chez Redcats UK puis rejoint La Redoute Benelux en 1999, avant de piloter le CRM de La Redoute de 2001 à 2004. Il est alors nommé directeur marketing de la Redoute USA puis, en 2007, directeur marketing de Jessica London, une marque de Redcats. En 2009 il est nommé directeur e-commerce et VAD de Made in Sport, une enseigne du groupe Printemps. Fin 2011 il devient directeur e-commerce du centre de services partagés de Printemps Group, entité depuis rebaptisée direction des opérations e-commerce.