Mal en point, l'e-commerce français se remet peu à peu du coronavirus

Mal en point, l'e-commerce français se remet peu à peu du coronavirus Le chiffre d'affaires du e-commerce français croît de seulement 1,8% au 1er trimestre 2020, selon la Fevad. La fédération note toutefois une amélioration progressive de la situation depuis le mois d'avril.

Sans surprise, l'e-commerce français a fortement été impacté par la crise du coronavirus.  Le chiffre d'affaires de la vente en ligne en France a seulement progressé de 1,8 % au premier trimestre sur un an, a annoncé la Fevad dans son étude trimestrielle publiée ce 28 mai.  Le nombre de transactions progresse de 4,2% par rapport au T1 2019 soit un total de 424 millions de transactions. Quant au montant dépensé, celui-ci atteint 25,3 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Il s'agit de la plus faible hausse jamais observée depuis la création du baromètre de la Fevad. 

 


L'e-commerce français a progressé de 8% en janvier et février par rapport aux mêmes mois en 2019,  dans un contexte de baisse de consommation des ménages (-1,1%, source : Banque de France hors alimentaire hors auto) et des premiers effets de la crise sanitaire sur les ventes de voyages, transports. Le chiffre d'affaires s'est contracté de 10,1% en mars 2020 par rapport à mars 2019, touché par la crise sanitaire et l'impact sur les ventes de tourisme (pic habituel des ventes), les  transports, les loisirs et certains produits non alimentaires. Pour l'e-tourisme, avec la crise sanitaire, les ventes de voyages, sur une dynamique déjà ralentie dès le début d'année, plongent en mars de 60% entraînant un recul de 19% sur le premier trimestre.

Les places de marché ont permis aux magasins de proximité et aux sites de continuer à dégager du chiffre d'affaires pendant le confinement. La progression du volume d'affaires réalisé sur les marketplaces de l'iPM (indice des places de marché), plus ralentie sur les mois de janvier et février (+2,8% et -2,2%), accélère au mois de mars avec +8%, soit une
progression globale au 1er trimestre de +5,5%.

Baisse du panier moyen et recul des ventes sur smartphones

Le panier moyen est en baisse de 2,3 % par rapport au T1 2019 et la part relative des ventes de produits dans le chiffre d'affaires e-commerce est, sur ce trimestre, 4 points au-dessus de la moyenne annuelle de 2019. Alors que le 1er trimestre est habituellement un pic dans la saisonnalité des achats de tourisme, les consommateurs
ont effectué des achats en produits alimentaires et biens d'équipement dès le début du confinement . Cette chute brutale des ventes de tourisme, transports, loisirs a entraîné un net ralentissement du rythme de progression du nombre moyen d'achats par acheteur +2,8% (+19% au T1 2019). 

Les ventes sur smartphones et tablettes, qui avaient connu une forte accélération aux cours des précédents trimestres, enregistrent pour la première fois depuis la création du baromètre un recul (-0,5%) sur les trois premiers mois de l'année. D'après la Fevad, ce ralentissement s'explique à la fois par une réduction de la mobilité liée au confinement, mais aussi par le recul des ventes de mode-textile, transports et billetterie, lesquels comptent parmi les biens les plus commandés sur smartphone. Ces ventes sur internet mobile ont représenté 45% du chiffre d'affaires trimestriel des sites du panel iCM (indice du commerce mobile).

Reprise de l'activité au mois d'avril

Le baromètre des ventes hebdomadaires montre un recul global des ventes BtoC sur les deux premières semaines du confinement, par rapport à la période pré-confinement. Cette baisse démarre dès le 9 mars et se poursuit jusqu'à fin
mars. Pour certains secteurs comme l'habillement, la baisse chez les sites leaders atteint -30% la première semaine du confinement. Début avril, les ventes globales ont progressé par paliers successifs, d'abord 25% au-dessus du niveau pré-confinement puis 40% sur les deux dernières semaines de confinement. Toutefois, certains secteurs comme la mode-textile ont dû attendre encore mi-avril avant de retrouver le niveau d'avant confinement.

À fin avril, le bilan s'avère donc contrasté. Il est positif pour les catégories équipement maison, beauté-santé et sport-bricolage-jardinage. Pour les secteurs de l'habillement-mode, l'accélération au mois d'avril a permis de compenser le retard pris au mois de mars. Enfin, la Fevad note que la catégorie meubles-décoration affiche un retrait.