Anthony Bourbon (Feed.) "Feed. rassemble entre 500 et 1 000 personnes chaque jour lors de ses rooms Clubhouse"

Le CEO de la foodtech, qui comptabilise 15 000 abonnés sur son compte Clubhouse, explique sa recette et dévoile ses ambitions.

JDN. La marque Feed. est très présente sur Clubhouse depuis deux semaines. Pourquoi s'emparer de ce réseau social ?

Anthony Bourbon, CEO de Feed.. © Feed.

Anthony Bourbon. Chez Feed., nous sommes avant tout concentrés sur le branding et le marketing. Nous considérons que nous vendons plus qu'un produit en véhiculant nos valeurs de marque. Clubhouse fait sens pour nous et s'inscrit dans notre stratégie globale car ce réseau social nous permet de prendre la parole pendant des heures avec la communauté et d'aborder des sujets divers et variés comme l'ambition, le travail, la motivation, le voyage, la musique, la méditation, etc. Ces sujets lifestyle ne sont pas centrés sur nos produits. En effet, je pense que la base d'un bon branding n'est pas de parler de ses produits mais d'évoquer tout ce qu'il y a autour. Au-delà de l'échange immédiat avec la communauté, Clubhouse est le seul réseau social qui permet actuellement d'enregistrer 1 000 nouveaux abonnés chaque jour en organique, sans dépenser un euro. Je pense que c'est vraiment la plateforme à privilégier lorsqu'on apprécie un format en direct, spontané et sans filtre. 

Concrètement, comment s'articulent vos rooms et à quelle fréquence se déroulent-elles ?

Quel que soit le réseau social, si l'on veut avoir un contenu qui fonctionne bien, il faut qu'il soit quotidien. Nous organisons trois rooms par jour, dont une le matin et une l'après-midi entre 9h30 et 14h30 qui portent sur des sujets grand public autour du développement personnel. Nous rassemblons entre 500 et 1 000 personnes chaque jour lors de nos rooms. Nous faisons intervenir des coachs spécialisés et des experts qui facturent leur cours en temps normal mais interviennent gratuitement sur Clubhouse en aidant les gens à se dépasser. Ces experts bénéficient de la visibilité qu'on leur apporte grâce à notre communauté. Le soir, nous organisons des rooms plus techniques qui s'apparentent davantage à des masterclass. Nous faisons intervenir des personnalités connues et capables d'inspirer notre audience durant 30 à 45 minutes. Et la dernière demi-heure est consacrée aux questions des auditeurs sur scène. Il faut imaginer Clubhouse comme le Palais des congrès de Paris où se déroulent plusieurs conférences en même temps. Chacun a la possibilité de toutes les suivre gratuitement et de monter sur scène pour poser des questions à la célébrité qui est en train de s'exprimer. Le concept de Clubhouse est de devenir acteur et plus seulement spectateur.  

Pourquoi cette volonté de co-accueillir les rooms avec d'autres entrepreneurs français ?

J'ai imaginé notre présence sur Clubhouse de la manière la plus participative possible. C'est un réseau social focalisé sur le partage et l'envie de redonner la parole au peuple, des convictions qui font écho à mon parcours. Mais pour cela, il faut être plusieurs pour parvenir à cet objectif d'échange collectif. Nous avons travaillé avec les frères Bakang de Dear Muesli, Louis Marty de Merci Handy, Mehdi Boudhraa de Weeship, Thomas De la Villejégu d'Entourage Paris. Chacun a ses spécificités, et même si Feed. mène les conversations, l'un d'entre nous peut inviter une personnalité de son réseau auquel nous n'aurions pas pensé. Cet apport mutuel nous permet de réussir nos rooms et prouve au public que nous ne sommes pas là pour vendre chacun nos produits mais pour créer un maximum de valeur par le contenu.

Quel est le profil de votre audience ?

Nous sommes parvenus à plugger des logiciels pour fixer la data et comprendre à quoi ressemble notre audience. Il y a beaucoup de jeunes entre 18 et 35 ans mais nous remarquons aussi la présence de personnes plus âgées, entre 40 et 55 ans. Ce qui est intéressant avec Clubhouse, c'est que les rooms sont filtrées en fonction de vos centres d'intérêt : ce n'est pas un algorithme qui va pousser leur visibilité. Finalement, cela permet d'assister à des rooms très diversifiées, en termes de parité comme de mixité. 

Quel bilan tirez-vous de votre présence sur Clubhouse et quelles sont vos ambitions à travers ce réseau social ? 

Je considère qu'en tant que CEO, mon métier est de créer des points de contact pour faire rayonner la marque. Mon objectif est de réussir à en faire parler de la bonne manière. Nous nous sommes lancés d'abord pour tester et voir ce que ce réseau social valait, sans attente particulière, mais nous avons très vite compris qu'il y avait un vrai enjeu. A présent, notre objectif est de créer une communauté de 100 000 personnes avant le mois de juin, car il n'existe aucun autre réseau social où l'on peut créer une communauté aussi forte, aussi rapidement.

Quelles évolutions et avenir voyez-vous pour ce réseau social ?

Pour l'heure, la France est le pays européen qui compte le moins de téléchargements de Clubhouse, à peine 45 000 utilisateurs. Le réseau social va sans aucun doute gagner en notoriété cette année mais la vraie question est de savoir si Clubhouse deviendra un réseau social à 2-3 milliards de personnes. Je pense que nous ne perdons rien à être présent dessus dès maintenant et même si le réseau venait à disparaître par la suite, ce ne sera pas dramatique car nous aurons profité de la plateforme pour parler de Feed. et créer du contact. Il ne faut pas forcément se projeter trop loin pour le moment. 

Quels conseils donneriez-vous aux marques qui veulent essayer l'aventure Clubhouse ?

Il faut s'associer avec les bonnes personnes et, très modestement, aucune marque en France n'a plus d'audience que nous sur Clubhouse en ce moment, donc les marques peuvent directement nous contacter afin de nous proposer des sujets intéressants avec de la valeur ajoutée. Le premier intérêt est d'avoir une belle audience avec une communauté de 100 000 à 200 000 personnes, puis d'expliquer ses valeurs et sa présence sur Clubhouse. C'est aussi un moyen de montrer que sa marque est branchée, en avance sur son temps et qu'elle donne la parole à ses consommateurs, voire même organise une session de feedback en direct. Mais surtout, l'état d'esprit doit être le suivant : apporter plus que recevoir. 

Depuis ses 18 ans, Anthony Bourbon crée ses sociétés dans l'immobilier, l'import-export et l'investissement financier. Pour éviter de sauter des repas, il élabore des recettes pratiques en shaker pour bénéficier de tous ses besoins nutritionnels. Feed. naît ainsi en 2017.