CRM onboarding : Temelio à la relance avec une politique tarifaire agressive
Un peu plus de 6 mois après son rachat par Ermès, le spécialiste du CRM onboarding Temelio a décidé de revoir son offre commerciale. Un moyen de se relancer dans un marché qui décolle tout doucement, dominé par le géant américain Liveramp. Temelio, qui permet aux marques de retrouver leurs clients physiques sur le Web, a décidé d'abandonner son modèle de facturation au nombre de contacts uploadés. Seuls ceux qui sont retrouvés, via un cookie Web, seront désormais facturés par la plateforme dans une logique de coût par lead (CPL). "Nous avons opté pour une politique tarifaire très agressive, de façon à être les moins chers du marché", reconnaît Xavier Delanglade, DG d'Ermès et Temelio.
Les clients de la plateforme pourront désormais effectuer l'opération d'onboarding aussi fréquemment qu'ils le voudront. Ils n'auront pas à repayer, comme dans l'ancien modèle, pour les contacts déjà reconnus. "Cela leur permet de rafraîchir leurs cookies gratuitement", souligne Xavier Delanglade. Cerise sur le gâteau, deux critères sociaux-démographiques, l'âge et le sexe, sont fournis gracieusement pour chaque cookie retrouvé. Pour accéder à des critères complémentaires, tels que les fameux moments de vie, la géolocalisation ou la composition du foyer, il faudra en revanche passer à la caisse.
"Les marques ont désormais un accès self-service à la plateforme"
La grille tarifaire n'est pas la seule à évoluer. Temelio a également décidé d'ouvrir un accès direct à sa plateforme là où les clients devaient, par le passé, contacter ses équipes à chaque fois qu'ils voulaient onboarder leur base de donnée. "Cette nouvelle configuration, en libre-service, va leur permettre d'aller beaucoup plus vite. Quelques minutes après avoir uploadé leur base de données, ils auront accès aux résultats définitifs", promet Xavier Delanglade. Ils sont aujourd'hui une petite vingtaine à profiter de cette offre de CRM onboarding.
Par ailleurs, Temelio conserve les deux autres piliers de son offre commerciale : la vente de données et l'activation média, toutes les deux commercialisées au CPM. "Sur le fond, rien ne change, nous continuons à proposer des profils qualifiés établis à partir de données récupérées offline, de manière déterministe", rappelle le DG data de Temelio, Bertrand Jesenberger. La plateforme continue donc à investir massivement dans des bases de données partenaires pour enrichir son pool de cookies Web. "Nous disposons aujourd'hui d'une base de 40 millions de personnes en ligne, chiffre Xavier Delanglade. Nous sommes satisfaits du niveau de qualification atteint pour 25 millions de ces profils."
"Un client de Temelio qui onboarde sa base de données peut désormais acheter des look-alike via Ermes"
L'enjeu est donc d'améliorer la connaissance des 15 millions restants. Temelio pourra dans cette perspective profiter du soutien de sa nouvelle maison-mère. "L'offre de Temelio est complètement intégrée à la plateforme d'Ermes, même si la fusion des bases de données prend un peu plus de temps que prévu à cause du transfert des consentements imposés par le RGPD", explique Xavier Delanglade. Les synergies sont déjà à l'œuvre. Les clients de Temelio peuvent trouver via Ermes des profils dont le comportement d'achat ressemble à celui de leurs clients existants. Ces "look-alike" sont vendus 10 euros du CPM. "Cela permet aux marques de massifier les audiences qu'elles peuvent toucher sur le Web", précise Xavier Delanglade.
Le patron de Temelio a de quoi être optimiste. "Nous avons fait plus 25% de chiffre d'affaires en 2019 et sommes profitables", se félicite-t-il. Loin d'être réfractaires aux sujets data marketing, les annonceurs ont simplement besoin d'être bien accompagnés, estime-t-il. "Je pense que le marché est encore perturbé par la bulle des DMP qui a vu des annonceurs s'équiper sans savoir quoi en faire." Reste tout de même une interrogation : l'avenir du partenariat noué avec le groupe Auchan. Le groupe, qui fait partie du projet Valiuz lancé par les Mulliez, est en pleine réflexion concernant sa politique de valorisation des données. "Nous avons des campagnes prévues pour 2020 mais rien ne dit que cela perdurera", reconnait Xavier Delanglade.