Salon IRCE 2013 : une édition décevante symbole d’un marché arrivé à maturité ?
A Chicago, le retail, c’est une tradition plus que centenaire, alors forcément, quand tous les grands de la distribution sur Internet se retrouvent sur les bords du lac Michigan pour leur grand-messe annuelle, on en attend beaucoup.
Et notamment, on y va pour prendre des leçons de commerce en ligne à l’américaine, efficace, innovant, et rentable autant que disruptif.
L’édition de cette année a sur ce point été un peu décevante. Peut-être
est-ce la morosité ambiante, ou simplement un accès de pragmatisme court terme,
mais l’ambiance était clairement à l’optimisation et au travail de la
rentabilité des canaux « traditionnels » plutôt qu’à la conquête de
l’audience et aux nouveautés sexy.
Ainsi, les éditeurs de solutions e-commerce robustes et orientées vers
l’efficacité des équipes d’exploitation et de déploiement étaient à
l’honneur : Hybris, Demandware, et autres plateformes en vogue… Pour ce qui est des canaux d’acquisition et du webmarketing, les grands
du SEA (ROI Revolution), du retargeting (Criteo) ou de l’affiliation (Rakuten
parmi ses nombreuses activités) sont là, mais pour présenter des services
relativement traditionnels.
J’attendais à vrai dire un peu plus de mobile, d’omnicanal (au délà des
promesses un peu conceptuelles des plateformes qui se revendiquent omni/cross
canal oriented) et de medias sociaux.
Bref, un évènement un peu décevant d’un point de vue de l’innovation,
et qui reflète peut-être un peu le goût du marché américain pour les produits
omnipotents et une certaine recherche d’efficacité, et de sécurité, des gros
acteurs…
Est-ce que cela veut dire que l’on approche de la maturité sur ce
marché ? Je ne crois pas, et j’ai été rassuré en ce sens par certains
speakers qui apportaient un peu de fraicheur : le directeur online de la
croix rouge américaine notamment, a illustré une stratégie basée sur tous les
canaux, et très ciblée (il faut dire qu’il officie dans un pays où il peut
faire 35° à San Diego alors qu’une tornade dévaste une ville du nord-est) que
les récentes catastrophes sur le continent américain ont éprouvée, ou le
fondateur de la startup Petflow, distributeur online de croquettes pour chiens
qui a présenté sa stratégie sociale décalée et non moins efficace pour un
acteur qui a des moyens limités.
La créativité semblerait donc être l’apanage
des petits, qui sont poussés à innover par des moyens qui ne leur permettent
pas de se préoccuper des outils qu’ils utilisent.
Devinez ceux qui me font rêver ?