Big GEOdata : quelle valeur pour les données de géolocalisation ?

Une étude conduite par la CNIL et l’INRIA sur les données personnelles issues des applications mobiles a conclu que la géolocalisation est la « reine des données ». En effet, la géolocalisation ressort comme la source d’information préférée de nombreuses applications, disposant au moins d’une fonction utilisant la géolocalisation.

La géolocalisation reine des données

L’utilisation et la collecte d’information de géolocalisation est très intense. On recense, par exemple, dix géolocalisations par minute pour le Play Store provenant souvent d’une app « obligatoire » intégrée sur la plupart des téléphones Android. Autre exemple, il ressort une géolocalisation par minute pour Facebook.

La géolocalisation représente la plus importante quantité de données produites par les applications (30 %). C'est pourquoi nous pouvons véritablement parler de « big GEOdata » et nous devrions accorder plus d’attention aux particularités et à la valeur de ces informations. Sans aucun doute, l’essor de l’Internet des objets (IoT - Internet of Things) ne va que renforcer cette tendance en offrant encore davantage de façons de collecter les données de géolocalisation (notre voiture, notre montre, nos chaussures, notre chien...).

Valeur opérationnelle & marketing

 

Globalement, la valeur des données de géolocalisation peut être divisée en deux parties :

-          La valeur opérationnelle, soit l’aide fournie par la géolocalisation à la réalisation d'une activité. A priori basique – où suis-je ? comment aller là-bas ? cette valeur peut devenir essentielle lorsqu'elle offre un soutien important à un processus métier, dans le domaine notamment de la logistique ou du Field Service Management, ou à un modèle économique qui ne fonctionnerait pas sans elle (Uber, Tinder, Blablacar...).

-         La valeur marketing qui réside dans la connaissance et les possibilités offertes par la géolocalisation pour optimiser les actions de marchés : types de lieux visités (écoles, universités, quartiers d’affaires, zones résidentielles, installations sportives...), comportement d’achat (lieux, heures et fréquences d’achats), dynamisme de la communication et de la promotion locale grâce au Geofencing, adaptation locale et en temps réel des affichages publicitaires...

Enjeux et opportunités

La géolocalisation ressort comme une partie importante de la révolution mobile. Elle offre de nouvelles possibilités et supporte de nouveaux modèles économiques qui rendent le smartphone si sexy, aussi bien pour les utilisateurs que pour les entreprises.

Néanmoins, la géolocalisation touche également à la vie privée. De nombreuses applications ne fonctionnent pas si l’utilisateur n’autorise pas la géolocalisation et ne sont pas conçues sur le principe du « privacy by design » ou PIVP (Protection Intégrée de la Vie Privée).

La valeur sera la clé : il est parfois difficile de savoir pourquoi les données de géolocalisation sont collectées et pourquoi cette fonction est imposée pour le fonctionnement de certaines applications. Les entreprises devront préciser leurs attentes vis-à-vis de la géolocalisation afin d’éviter une « sur-collecte » des données qui pourrait devenir inacceptable du point de vue du client. Elles devront aussi comprendre comment tirer le maximum de bénéfices de la géolocalisation par rapport à leur modèle/processus économique.

Le Géomarketing sera également l’une des clés car il servira de « filtre intelligent ». En effet, la géolocalisation est une information neutre jusqu’à l'ajout des données contextuelles et la conduite des analyses de datamining.