Comment décrypter les fake news ?

Un sujet extrêmement préoccupant pour les médias et journalistes mobilisés pour lutter contre ce nouveau fléau. Le champ de bataille des élections présidentielle 2017 met bien en évidence qu’Internet est devenu un facilitateur de rumeurs ou de fausses informations.

Les fake news existaient déjà sous la révolution Française. Ce qui a changé ce n’est pas le contenu mais le contenant, c’est à dire la manière dont cela se diffuse à une vitesse grand V grâce aux réseaux sociaux. L’information fait le tour de la planète en moins de 24 heures. L’explosion des réseaux sociaux change les règles du jeu.

On distingue plusieurs types de désinformation : satire/parodie, liens erronés, contenu trompeur, contenu manipulé, contenu fabriqué.

Ces fameuses fake news véhiculées par les réseaux sociaux sont désormais capable d’influencer fortement une élection. Elles ont le pouvoir de jouer sur les émotions et les sentiments.

Lorsque nous recevons plusieurs messages sur un même sujet, notre cerveau considère cela comme un gage de crédibilité. Une information lue ou entendue plusieurs fois dans une même journée peut être considérée vraie.

De plus face à des informations visuelles les internautes sont moins susceptibles de faire preuve d’esprit critique. Les publics sont facilement hypnotisés par les images. Et comme l’excès d’informations épuise les cerveaux, nous sommes plus facilement influençables.

Ces fausses informations souvent spectaculaires touchent aux émotions et non à la réflexion pour faire réagir.

Aujourd’hui chacun d’entre nous peut jouer au journaliste et être son propre média sans le contrôle d’un rédacteur en chef. Le danger est souvent là, comme dans la vie, il y a des menteurs, et des trafiquants de vérité. Le constat est que malheureusement des informations sont partagées sur les réseaux sociaux sans mauvaise intention par des personnes qui ne les vérifient pas. C’est aussi le phénomène de la génération zapping. Hé oui, de nos jours tout se zappe. Les médias ont un rôle d’éducation auprès des jeunes.

Selon une étude réalisée par les chercheurs de la Stanford Graduate School of Education plus de 80% des collégiens interrogés se sont révélés incapables de distinguer une publicité native d'un véritable article de presse, malgré la présence de mots-clés comme "contenu sponsorisé" en tête de page.

Il est indispensable de cultiver son esprit critique de multiplier les sources d’information, et de ne pas avoir une confiance aveugle dans certains médias dits « main stream » (phénomène de masse). À chacun donc de se constituer une liste de médias ou de personnalités de confiance et de rester critique.

Il ne s'agit pas de remettre en question tout ce que qui est diffusé, mais de ne pas pour autant tout prendre pour argent comptant. La lecture de l’information doit s’enseigner dès le plus jeune âge pour partager et adopter les bons réflexes.

Pour rappel la définition de l'esprit critique est d’examiner attentivement les informations que l'on reçoit pour décider de leur validité.

Les 8 conseils à retenir pour vérifier l’authenticité d’une information :

  1. Contrôler les sources : identifier l’auteur, Il est important de se demander qui diffuse et quels sont ses enjeux ? En école de journalisme on apprend à vérifier les informations avec 3 sources avant de décider si elles sont fiables
  2. Apprendre à discerner c’est aussi apprendre à lire la presse 
  3. Se former un esprit critique : prendre conscience de la diversité des opinions et des sources d’information et faire preuve d'esprit critique face à l'information et à son traitement
  4. Vérifier les images, les illustrations et les vidéos
  5. S’assurer que l’article est daté. La date de publication de l’article doit impérativement être présente
  6. De la même manière, l’article doit être signé 
  7. Garder à l’esprit le nombre de vues ou de partages n’est une preuve de fiabilité
  8. S'abonner à CrossCheck : un outil pour vérifier les informations douteuses qui circulent sur la toile. Plusieurs médias sont partenaires du projet. Les internautes peuvent signaler les fausses informations, qui sont soumises aux rédactions partenaires pour vérification. Si deux "fact-checkeurs" estiment que c’est une fausse information, elle sera signalée sur Facebook par un pictogramme et une mention "contesté par des tiers"