Mondialisation et ère numérique

Quand nouveaux marchés riment avec nouvelles menaces pour la propriété intellectuelle de l’entreprise.

A l’ère de l’e-commerce, les entreprises ont acquis le don d’ubiquité. Il leur suffit aujourd’hui de disposer d’un site Internet accessible en langue locale et d’une bonne logistique pour proposer leurs produits à leurs clients, instantanément et quasiment partout dans le monde, développant ainsi leur chiffre d’affaires. Cette vision simpliste ne doit pourtant pas faire oublier qu’aujourd’hui, la grande majorité des entreprises internationales doit fournir encore plus d’efforts pour protéger sa propriété intellectuelle. En effet, dans un contexte numérique, celle-ci est exposée à chaque étape de circulation des flux d’information entre les différentes parties prenantes. A l’ère de la mondialisation, assurer sa mise en conformité avec des règles et des normes en vigueur, qui agissent comme autant de pare-feu pour protéger les entreprises, est de plus en plus ardu.

Protéger les consommateurs et les entreprises

Ces normes et ces processus exigeants jouent pourtant un rôle clé : ils protègent les consommateurs en préservant leurs données personnelles et en leur garantissant des produits et des services sûrs, élaborés selon les règles et lois en vigueur.  Côté entreprises, ils visent à encadrer et à certifier les processus internes ainsi que les bonnes pratiques en matière de gestion des flux d’information. Ils établissent ainsi un environnement maîtrisé et sécurisé, permettant aux entreprises de préserver leur propriété intellectuelle et leurs données, c’est-à-dire le cœur même de leur production de valeur. Aussi surprenant que cela paraisse, même si l’espionnage industriel existe toujours, les véritables dangers résident à l’intérieur des murs de l’entreprise ou dans son écosystème immédiat.  

 

Propriété intellectuelle et vols de données à l’ère numérique

Avec l'explosion de la dématérialisation des données et l’utilisation des nouvelles technologies, les entreprises sont confrontées à de nouveaux périls comme le Shadow IT, utilisé par 80% des employés[i]. Ces pratiques non conformes,  qu’il s’agisse de l’utilisation d’ordinateurs ou de téléphones personnels ou bien même de solutions accessibles sur Internet en mode As a Service non sécurisées, font peser sur les acteurs économiques des  risques financiers et parfois pénaux considérables. De plus en plus de données confidentielles d’entreprises sont exposées. Il n’en faut pas plus pour menacer leur survie.

Le risque de  la non-conformité et de la perte de données

Du fait de ces pratiques parallèles de certains de leurs employés, un grand nombre d’organisations dérogent aux règles de sécurité et aux processus les plus élémentaires, compromettant ainsi des audits de conformité, essentiels pour gagner des marchés. Le label CE, indispensable pour exporter dans la communauté Européenne, en est un exemple. Il en va de même pour les réglementations concernant la conformité, la gestion des risques et la gouvernance comme Sarbanes-Oxley et Basle III pour la banque et Solvency II pour l’assurance. Mais au-delà de violer les règlements, ces pratiques mettent les données de l’entreprise dans le domaine public, sans qu’elles ne s’en rendent compte.

Traduire et diffuser les informations dans de bonnes conditions pour assurer la conformité

Au regard de la réglementation, les entreprises ont l’obligation de traduire des documents complexes : rapports de due diligence, rapports annuels, memos d’audit, outils marketing, politiques internes, contrats ou  rapports de risques techniques. Ces contenus sensibles doivent être traduits dans la langue de chaque pays où l’entreprise opère, de manière sécurisée et en toute conformité. Une des causes majeures de pertes de données sensibles est l’externalisation de la traduction de ces documents et l’utilisation fréquente par les fournisseurs d’outils de traduction en ligne. En 2015, 75% des entreprises ont déclaré avoir fait l’objet d’un vol de propriété intellectuelle[ii].  Pour 20% d’entre elles, ces vols étaient dus à une augmentation de leurs pratiques d’externalisation.

Traducteurs en ligne : un risque majeur

Peu d’entreprises le savent. Quand un contenu est traduit en ligne, il est accessible sur un cloud, à l’extérieur de l’entreprise. De ce fait, il devient la propriété du fournisseur de l’outil de traduction en ligne. Pourtant, des solutions de traduction sûres existent aujourd’hui, qu’il s’agisse de solutions intégrées sur des serveurs sécurisés ou accessibles via un cloud privé. Les collaborateurs disposent ainsi d’outils de qualité, parfaitement intégrés à l’infrastructure de l’entreprise, et avalisés par la Direction des Systèmes d’Information. En tant qu’entreprise innovante, notre savoir-faire est notre richesse. Plus que jamais, il est essentiel d’informer nos collaborateurs sur les risques encourus. Il est également vital de les accompagner dans un changement indispensable des pratiques quotidiennes et de s’entourer d’experts reconnus. La préservation de notre propriété intellectuelle, notre richesse première, est à ce prix !

 

[i] Source: Global Fraud Report Vulnerabilities on the Rise - Kroll

 
[ii]Sources: Frost&Sullivan – Mcfee: The Hidden Truth Behind Shadow IT