Altyor crée un indice d'éco-responsabilité pour les objets connectés

Altyor crée un indice d'éco-responsabilité pour les objets connectés Le fabricant français note les produits selon des critères liés à quatre catégories : l'électronique, la mécanique, le packaging et des actions mises en place, comme l'analyse du cycle de vie.

Votre bracelet connecté ou votre bouton d'alerte destiné au maintien à domicile est-il conçu de manière éco-responsable ? Pour indiquer si les objets connectés remplissent les critères de durabilité, le fabricant français Altyor dévoile ce mardi 9 novembre au salon Sido à Paris son indice Design for tomorrow. L'objectif ? "Aider nos clients, fournisseurs de produits IoT, à comprendre leur niveau d'éco-responsabilité et les orienter vers des choix durables", explique Bastien Spinella, responsable de la démarche Design for tomorrow. L'indice sera calculé pour tous les produits qu'Altyor fabrique pour ses clients sans constituer une prestation supplémentaire.

La notation est effectuée après évaluation de critères dans quatre catégories. © Altyor

La création de cet indice s'inscrit dans la continuité de la démarche Design for tomorrow qu'Altyor a lancé il y a deux ans pour marier dès la conception les notions de produits électroniques et de critères écologiques. "L'indice de réparabilité de la loi Agec en vigueur depuis le 1er janvier 2021 n'est pas fait pour l'IoT, nous avons voulu en créer un qui corresponde à nos produits et qui aille plus loin que la réparabilité", justifie Bastien Spinella, qui s'est inspiré des indices existants et des retours à leurs égards pour concevoir celui d'Altyor. Cela lui a pris quelques mois, avec une collègue ingénieur plasturgiste, pour définir les contours du projet.

L'indice Design for tomorrow se base sur une notation, et non sur des lettres qui "stigmatisent trop les acteurs ayant un D ou E". Elle est définie après une évaluation dans quatre catégories :

  • L'électronique : la durée de vie du produit, son mode de consommation, si l'appareil peut se mettre sur veille, le type de composants utilisés et s'ils sont polluants
  • La mécanique : la réparabilité du produit, le recyclage de ses matières
  • Le packaging : un élément important pour calculer le bilan carbone des produits
  • Les actions des clients : s'ils réalisent l'analyse du cycle de vie du produit, s'ils proposent des pièces détachées ou réparables, etc.

En fonction de leur note, les clients se verront attribués l'un des cinq niveaux de notation. Ces critères doivent permettre aux acteurs d'avoir une meilleure idée de la manière d'améliorer la conception de leurs produits. "Beaucoup ont des idées reçues, notamment sur l'utilisation de plastique recyclé qu'ils pensent plus cher et contenant des défauts d'aspect, alors que ce n'est pas le cas. Et il permet de réaliser des gains importants en CO²", raconte Bastien Spinella. Altyor, qui avait recours à 26% de matière plastique recyclée dans la fabrication des produits, s'est dotée de sa propre boucle de recyclage en récupérant la matière de produits usagés pour la réinjecter en matière recyclée et a fait passer ce taux à 70%.

"Beaucoup ont des idées reçues, notamment sur l'utilisation de plastique recyclé"

L'indice s'attarde aussi sur le packaging pour sensibiliser les clients à l'importance des matériaux utilisés. "Le bilan carbone du packaging n'est pas aussi important que celui des composants mécaniques mais ce n'est pas un sujet à négliger : beaucoup d'emballages sont multi-matériaux et les consommateurs finaux ne savent pas dans quel bac de recyclage le mettre ", souligne Bastien Spinella, qui conseille de la sobriété pour un élément dont la durée de vie n'est que de quelques secondes.

Les premiers clients à qui Bastien Spinella a parlé de l'indice ont manifesté un vif enthousiasme, assure-t-il, renforçant son envie d'être moteur sur le sujet. "Nous avons été surpris car nous n'avions pas eu de demande sur le sujet jusqu'à présent", se réjouit-il. Cette notion d'éco-responsabilité gagne en effet en importance, selon une étude menée par Kantar auprès de 90 000 personnes dans 26 pays, 49% des ménages dans le monde déclarant que la pandémie a renforcé leur intérêt pour le développement durable.