NRGYBox lève 500 000 euros pour insérer la sobriété dans l'éclairage public

NRGYBox lève 500 000 euros pour insérer la sobriété dans l'éclairage public Avec ces fonds, la start-up compte recruter une dizaine de salariés, poursuivre sa R&D et accompagner davantage de collectivités territoriales.

NRGYBox réalise sa toute première levée de fonds. La start-up spécialisée dans l'optimisation de l'éclairage public des collectivités lève 500 000 euros auprès du fonds d'investissement bordelais Galia Gestion, accompagné d'investisseurs greentech européens. Aucune opération de dette n'a encore été menée. Ce renforcement de ses fonds propres lui servira à recruter une dizaine de salariés sur deux ans afin d'agrandir une équipe aujourd'hui composée de trois personnes, d'accompagner de nouveaux clients sur l'ensemble du territoire et de poursuivre ses travaux en R&D. "Ces derniers portent sur le logiciel, pour améliorer l'analyse des données remontées afin d'optimiser la maintenance des lampadaires", précise Alban Bergeras, cofondateur de la start-up française.

Le boîtier de NRGYBox s'intègre dans les lampadaires existants, quelle que soit leur ancienneté. © NRGYBox

Créée en octobre 2019, NRGYBox avait reçu des aides à l'amorçage de la part de BPIFrance, de la région Nouvelle-Aquitaine et de l'Ademe, ainsi que des prêts d'Airbus Développement et de Michelin Développement pour le développement de sa solution destinée aux lampadaires, quel que soit leur type et leur ancienneté. La start-up a mis au point un procédé breveté de pilotage de l'éclairage public qui associe un module électronique à un module d'intelligence artificielle utilisant les données de fréquentation des opérateurs téléphoniques pour réguler l'éclairage public.

Concrètement, les collectivités et gestionnaires d'éclairage public n'ont qu'à installer un boîtier dans chaque lampadaire à piloter, sans avoir à réaliser de travaux de voirie ou à se doter de détecteur de présence. Ainsi, la gradation de l'éclairage s'effectue automatiquement, en fonction de la fréquentation dans les rues la nuit, les jours de la semaine ou des saisons. "Notre module s'installe sur un parc existant, ce qui représente un avantage pour les petites collectivités qui n'ont pas les moyens de renouveler leurs lampadaires en Led", souligne Alban Bergeras (lire notre article Smart city : des petites villes qui font le maximum grâce à l'IoT)

Selon NRGYBox, les bénéfices sont triples : cela permet aux collectivités de réduire à la fois le budget et l'empreinte écologique de l'éclairage public, tout en diminuant l'impact négatif de l'éclairage sur la faune et la flore. Sur le site d'expérimentation de la commune de Chateaubernard, en Nouvelle-Aquitaine, une zone d'activité constituée de 92 points lumineux, la facture de la collectivité entre avril 2021 et mai 2022 est passée de 9 318 euros à 2 329 euros, soit 75% d'économies. Cette facture représente une baisse de 47 000 kWh. Rapporté au point lumineux, c'est un gain de 76 € et une réduction de 30 kg de CO2 par an. De manière générale, selon l'Ademe, l'éclairage public correspond à 41% de la consommation d'électricité des communes et émet annuellement 670 000 tonnes de CO2. "Avec les informations transmises par le réseau LoRaWAN, il est possible d'effectuer à distance la maintenance du lampadaire en identifiant les défaillances", ajoute Alban Bergeras.

L'entreprise travaille avec quatre clients et cinq communes de la région Nouvelle-Aquitaine (parmi lesquelles Gradignan et Cognac) pour lesquelles elle supervise plus de 400 points lumineux. NRGYBox compte multiplier par dix ce nombre sous 12 mois en étendant son activité sur la France entière avant d'aller sur les marchés européens en 2024. "Notre enjeu à venir est de trouver un EMS pour l'industrialisation de la solution", conclut Alban Bergeras avant de mentionner un prochain sujet technique pour NRGYBox : la création pour les collectivités de réseaux privés en LoRaWAN pour leurs différents usages, à partir de leur parc d'éclairage.