Au Salon des maires, les élus se précipitent sur les solutions de gestion de l'eau

Au Salon des maires, les élus se précipitent sur les solutions de gestion de l'eau Le Salon des maires et des collectivités locales se tient à Paris jusqu'au 24 novembre. Avec la sécheresse cet été et la crise énergétique actuelle, la gestion de l'eau fait recette.

Près d'une cinquantaine de collectivités françaises font toujours, en ce mois de novembre 2022, l'objet d'un arrêté de restriction d'eau. La sécheresse qui a sévi à l'été n'en finit pas de préoccuper les élus. Cela s'en est ressenti dans les échanges et les démonstrations au Salon des maires et des collectivités locales, qui se tient à Paris (Porte de Versailles) du 22 au 24 novembre.

Sur le stand de Birdz, filiale IoT de Veolia, Xavier Meistermann, chargé de grands comptes, explique qu'une ville de Bretagne s'interrogeait il y a quelques semaines encore sur la nécessité de couper son accès à l'eau potable. "Les nappes phréatiques ne se sont pas reconstituées. C'est l'eau de surface qui est pompée et dans les grandes villes, comme Saint-Brieuc ou Rennes par exemple, cela ne peut pas suffire à alimenter l'eau potable. De même à Nantes, où l'eau salée se mélange de plus en plus à l'eau douce, empêchant la fourniture d'eau potable. D'où la nécessité de mesurer et de suivre la qualité de l'eau par IoT."

Les solutions de gestion de l'eau et les capteurs de détection de fuites ont attiré l'attention. "Entre 20 et 30% de l'eau du réseau français est perdue, les élus sont donc friands de ces offres car le réseau français est ancien et peu cartographié", confirme Stéphanie Gay-Torrente, directrice du salon. Avec sa solution connectée Flowbox de gestion des consommations d'eau, la société de plomberie Flovea a ainsi attiré l'œil. "La surveillance de l'eau permet de détecter les fuites et d'anticiper la vétusté des bâtiments, car un bâtiment qui vieillit cause des fuites", explique Nicolas Steinmetz, DSI de l'entreprise, en observant justement – ironie du sort – l'un de ses voisins de stand éponger un léger dégât des eaux.

"Acheminer l'eau dans les réservoirs est très énergivore"

La gestion de l'eau est également liée à la crise énergétique. "Acheminer l'eau dans les réservoirs est très énergivore. Avec le prix actuel de l'énergie, les collectivités ne veulent pas produire de l'eau pour en perdre près d'un quart", souligne Eric Laumonier, head of sales chez Leakmited, société française qui se caractérise par son IA de détection des fuites d'eau. Un avis partagé par Stéphane Gervais, VP exécutif innovation stratégique & smart data de l'équipementier français Lacroix : "Les fuites, ce ne sont pas que de l'eau perdue mais aussi des traitements, de l'énergie et un acheminement effectués pour rien." Même son de cloche sur le stand de la Saur, fournisseur d'eau potable, qui fait partie des plus gros exposants du salon. 

L'une des nouveautés cette année au Salon des maires et des collectivités locales est la mise en avant des applications satellitaires des territoires. Cinq start-up ont été appelées à témoigner de leurs usages de l'imagerie satellitaire. Là encore, la question de l'eau est au cœur des présentations. "Nous sommes spécialisés dans la lutte contre les atteintes à l'environnement en exploitant l'image satellite et l'IA, notamment pour détecter les dépôts sauvages de déchets près des cours d'eau, qui risqueraient de les polluer", explique Anthony Graveline, CEO de Disaitek. De son côté, la société toulousaine Vortex.io a pour vocation de créer un jumeau numérique des cours d'eau pour surveiller, par IoT et satellite, les risques d'inondation ou de sécheresse.

En faisant de l'eau la tendance forte du salon, avec la mobilité en ville mise en avant dans le pavillon 3, le Salon des maires et des collectivités locales a visé juste. "Il y a bien plus de monde que l'année dernière, la conjoncture fait que tous les acteurs sont avares de solutions liées à l'énergie", explique Pierre Royer, chargé d'affaires smart city au sein de la société Pyrescom. Stéphanie Gay-Torrente attend plus de 50 000 visiteurs sur trois jours, soit 10% de plus qu'en 2021. La partie exposants, avec 1 200 entreprises participantes, est quant à elle en croissance de 12%.