Voici pourquoi Google fabrique de la peau humaine
Le groupe de Sergey Brin et Larry Page travaille au sein de son complexe de projets secrets, Google X, sur des nanoparticules dont le but est de détecter le cancer.
En fin d'année dernière, Google a révélé être dans les phases préliminaires du processus de création de minuscules nanoparticules magnétiques qui pourront détecter le cancer ou d'autres maladies dans le corps humain. L'entreprise souhaite qu'une personne puisse avaler une pilule remplie de ces nanoparticules qui s'attacheront à des cellules, protéines et molécules bien spécifiques à l'intérieur du corps, en fonction de leur "décoration". Par exemple, Google pourrait envelopper ses nanoparticules dans des anticorps particuliers qui reconnaitraient une protéine sur une cellule de tumeur et s'y attacheraient. Une fois au contact de la cellule cancéreuse, les nanoparticules "s'éclaireront". Les pilules seront reliées à un bracelet, qui pourra détecter une nanoparticule éclairée dans le sang de quelqu'un.
Pour développer les pilules et le bracelet – qui sont encore très loin d'être une réalité – Google a besoin de mesurer la lumière à travers différents types de peau. Pour cela, Google est donc en train de fabriquer de la peau humaine au sein de son service "Life Sciences", intégré à Google X.
James Hamblin, de The Atlantic, a interviewé Andrew Conrad, responsable de Google Life Sciences, au sujet des ambitions de l'entreprise, tout en visitant leur complexe. Voici ce que nous en avons tiré :
Google dispose d'un service de plus de 100 docteurs et chercheurs travaillant sur ses projets liés à la santé, que l'entreprise a lancé il y a 3 ans:
"Ce que nous essayons de faire à Google Life Sciences, c'est transformer la médecine. Notre atitude face à elle elle épisodique et réactive (par exemple, je vais chez le docteur quand j'ai mal au bras), nous voulons la rendre proactive et préventive", explique Andrew Conrad.
Les nanoparticules sur lesquelles Google travaille seront tellement petites que 2 000 d'entre elles pourraient être contenues dans un seul globule rouge :
L'idée est que ces nanoparticules voyagent dans le sang, et seraient ensuite collectées par un aimant sur le bracelet. Le bracelet pourrait alors déterminer si une des nanoparticules est éclairée:
Pour créer cette peau synthétique, Google a travaillé avec de la véritable peau humaine. Voici des exemples de bras faits à partir de matériaux qui imitent les caractéristiques et le comportement de la véritable peau :
Google doit créer de nombreux types de peau différents afin de tester comment la lumière traverse les peaux de différentes couleurs et de différentes épaisseurs. A part recréer de la peau humaine, Google essaye de comprendre et d'évaluer ce qui constitue un niveau sain de molécules contenant une maladie dans le sang, et le stade à partir duquel il faut s'inquiéter. L'étude de base de Google est justement de déterminer à quoi ressemble un être humain en bonne santé.
La vision de Google semble révolutionnaire mais dans l'état actuel des choses, ce n'est pas beaucoup plus qu'une vision. Ne vous attendez pas à ce que votre docteur vous propose bientôt des nanoparticules de Google. "Nous progressons bien", assure Andrew Conrad, "Mais le voyage s'annonce long et ardu. Je pense que nous atteindrons notre but, j'espère dans quelques années, et non quelques décennies".
Regardez la vidéo complète de The Atlantic ici :
Article de Jillian D'Onfro. Traduction par Shane Knudson, JDN.
Voir l'original: Here's why Google is making human skin