La billetterie sans contact prête à une utilisation grand public

Opérateurs mobile et de transport ont défini un standard commun de système de billetterie sur mobile sans contact. La technologie est prête pour remplacer le ticket dans les bus ou les trains, mais les terminaux manquent.

Qui à un péage d'autoroute ne s'est jamais demandé pourquoi son portefeuille se trouvait sur le siège arrière plutôt qu'à portée de main ? Qui ne s'est pas senti impuissant à ne pas pouvoir monter dans un bus faute de trouver assez d'argent au fond de ses poches ? Qui n'a pas pesté en cherchant une machine à composter daignant fonctionner deux minutes avant le départ de son train ? Pour remédier à ces situations de frustration, cinq sociétés de transport, (SNCF, RATP, Keolis, Transdev, Veolia Transport) et trois opérateurs mobiles (Orange, SFR, Bouygues Telecom), ont défini un standard commun de service de billetterie sur mobile. Objectif : créer des applications interopérables entre opérateurs mobiles et transporteurs pour virtualiser le billet de transport sur le mobile.

Réunis au sein du groupe de travail Ulysse - groupe placé sous l'égide du pôle de compétitivité "Transactions électroniques sécurisées" de la région Basse-Normandie, ils ont publié lundi 03 mars les spécifications fonctionnelles de la mise en place de puces sans contact Near Field Communication (NFC) pour des services de billetterie. Selon Joël Eppe, responsable du pôle innovation et technologie de la SNCF, "le grand avantage du mobile par rapport à la carte à puce est qu'il n'y a pas besoin de faire la queue à un guichet pour le recharger". Ainsi, l'utilisateur n'aura qu'à télécharger un logiciel sur le site du transporteur sur son mobile, pour recharger son compte en ligne. Deuxième avantage : plus besoin d'une carte par service, tous se trouvant rassemblés dans son mobile.

A la SNCF, deux tests ont déjà été effectués. L'un sur des TER en Ile-de-France fin 2006 et l'autre en novembre et décembre dernier en Bretagne dans le cadre du projet Korrigo. Ces tests réalisés, les spécifications techniques d'un tel système quasiment définitives (un point final doit clore le chapitre en mai prochain), la prochaine étape pour la SNCF est maintenant le lancement d'une offre commerciale grand public.

Mais cela ne se fera pas tout de suite. "A ce jour, seul un constructeur, Sagem, commercialise un portable équipé pour utiliser cette technologie. Le vrai lancement de ce service devrait apparaître en 2009, quand elle sera intégrée dans suffisamment de modèles", estime Joël Eppe. Selon lui, les opérateurs auront aussi un rôle important pour garantir le succès de la technologie. "La plupart du renouvellement du parc de mobiles se fait par le biais des opérateurs mobiles. Et pour qu'ils distribuent des mobiles équipés de NFC, il faudra qu'ils y trouvent un intérêt."

"Les opérateurs sont très impliqués dans les technologies NFC", affirme de son côté Mung Ki Woo, directeur du paiement et sans contact chez Orange, qui estime qu'une gamme complète de terminaux devrait voir le jour en 2009. Selon les estimations des analystes, 20 à 30 % des appareils en circulation devraient être équipés en 2012. Par ailleurs, Orange réalise actuellement à Caen et Strasbourg des expérimentations dans le cadre du groupe de travail Pegasus, qui a pour but de permettre le paiement sans contact en plus de la billetterie.