Didomi et Poool s'associent autour d'une offre de cookie wall

Didomi et Poool s'associent autour d'une offre de cookie wall Les deux solutions vont permettre à leurs clients de déployer, sans frais supplémentaire, une interface proposant des alternatives aux utilisateurs qui refusent les cookies.

Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles de la Cnil, rares sont les médias français à avoir déployé un wall qui offre à leurs visiteurs deux options : payer ou accepter les cookies. Ils ne sont que deux à ce jour, Prisma Media et Webedia. Les autres ont, dans leur grande majorité, décidé de proposer une interface avec l'option "Continuer sans accepter". Mais les choses pourraient bientôt changer alors que Didomi et Poool viennent de lancer une offre commune, clé en main. Le premier équipe la majorité des médias français en CMP alors que le second leur propose de déployer une offre de wall dynamique (payant, data ou autre). "On combine notre technologie de wall avec la CMP de Didomi pour permettre aux éditeurs de proposer une alternative à leurs utilisateurs qui ne veulent pas des cookies", explique Maxime Moné, cofondateur de Poool. Les éditeurs clients de Didomi et Poool pourront déployer l'interface sans frais supplémentaire. On parle, dans le langage commun de cookie wall, même si Romain Gauthier, fondateur de Didomi, n'est pas fan du terme. "Le terme sous-entend, au sens du régulateur, que l'on conditionne l'accès au site à l'acceptation des cookies, ce qui n'est pas le cas ici. Il s'agit simplement de proposer des alternatives."

"Le Geste travaille avec la Cnil pour définir ce qui est acceptable, qu'il s'agisse de contribuer financièrement, créer son compte ou regarder une vidéo publicitaire"

Ces alternatives, quelles sont-elles ? "Le Geste travaille avec la Cnil pour définir ce qui est acceptable, qu'il s'agisse de contribuer financièrement, créer son compte ou regarder une vidéo publicitaire", illustre Maxime Moné. A l'éditeur de s'assurer de la cohérence des alternatives proposées à son lecteur. "Il faut aussi que l'utilisateur y retrouve son compte et que l'option qui lui est proposée soit équitable", précise Romain Gauthier. Le register wall n'a, à ce titre, pas les faveurs du fondateur de Didomi. "Si c'est pour optimiser l'expérience de lecture pourquoi pas. Mais sa raison d'être, c'est plutôt de récolter des données déterministes qui permettent le ciblage publicitaire. Ce qui n'en fait pas une alternative facile à défendre." "Ça peut avoir du sens pour les éditeurs qui ont un business model diversifiée et peuvent avoir intérêt à se constituer une base de données auprès de laquelle ils peuvent pousser des abonnements ou des inscriptions à des formations", nuance Maxime Moné.

"Déployer un cookie wall, c'est un bon moyen d'expliquer à ses lecteurs l'importance des cookies pour le modèle économique de certains médias"

Les deux dirigeants insistent sur l'importance d'être pédagogue. "Déployer un cookie wall, c'est un bon moyen d'expliquer à ses lecteurs l'importance des cookies pour le modèle économique de certains médias", assurent-ils. C'est aussi un bon moyen de sortir du message monocorde adopté par la plupart de ceux qui ont choisi l'interface classique, avec l'option "continuer sans accepter". Le média peut, grâce à la technologie dynamique de Poool, adapter le message affiché à l'utilisateur selon la typologie de contenu consultée ou le device utilisé. "On ne va pas proposer la même chose pour un contenu payant et un autre gratuit", illustre Maxime Moné. De même, la taille de l'écran, plus réduite sur smartphone, implique de réfléchir à un message plus concis pour ce device.

Si l'internaute accepte les cookies, il est renvoyé vers l'interface de Didomi où il devra formuler son choix explicitement. S'il préfère payer, le wall de Poool lui présente les différentes formules. Cela rajoute donc dans les deux cas une étape avant l'accès au contenu. Ce qui n'est pas anodin alors que toute friction supplémentaire avant d'accéder au contenu peut avoir une incidence sur le taux de rebond. "Les internautes sont habitués à cette friction qui n'est certes pas optimale mais nécessaire, défend Romain Gauthier. C'est une première itération, on regardera à l'usage les conséquences."

Aucun éditeur n'a pour l'instant déployé la nouvelle fonctionnalité. "On n'en est encore qu'au stade des discussions", précise Maxime Moné. Le fondateur de Poool estime que les médias français pourraient se laisser tenter dans les semaines à venir lorsque les taux d'acceptation des cookies chuteront. "On n'a pas encore de chiffres sur les pourcentages d'utilisateurs qui refusent mais il est certain qu'avec le temps, les taux vont baisser en même temps que les utilisateurs vont s'habituer." Il sera, à ce moment-là, stratégique pour les médias français d'optimiser leur revenu par utilisateur (ARPU) en contraignant ceux qui ne veulent pas des cookies à contribuer d'une manière ou d'une autre. Le déploiement du wall est gratuit pour les éditeurs qui sont déjà équipés des deux technologies. "On voit ça comme un apporteur de business, l'intégration de nos deux offres étant nécessaires pour déployer le cookie wall", justifie Maxime Moné. La solution, dont les clients sont pour la plupart basés en France, espère capitaliser sur la présence de Didomi dans 25 pays, pour s'étendre à l'étranger.