France Télécom ne peut pas muscler son réseau ADSL


L'Autorité de la concurrence a mis son veto à un projet de France Télécom visant à améliorer le débit ADSL de 3,8 millions de foyers. Elle craint que ce projet ne se fasse au détriment de la fibre et de la concurrence.

L'Autorité de la concurrence s'oppose au projet de France Télécom d'augmenter les débits des lignes ADSL de plusieurs millions d'abonnés dont le débit est limité à 512kbits/s. Dans un avis daté du 22 décembre et publié discrètement sur son site Internet, l'Autorité explique que "les projets de montée en débit […] doivent être réservés à des situations exceptionnelles".

Si les français concernés risquent de grincer des dents, l'Autorité de la concurrence veut ainsi pousser France télécom à déployer la fibre, plutôt que de développer son réseau ADSL dans les zones peu denses, et ainsi réserver la fibre aux zones les plus urbanisées. Autre facteur bloquant : pour améliorer les débits sur le réseau cuivre, France Télécom propose de construire de nouveaux centraux téléphoniques, plus près des abonnés, réduisant ainsi la perte de débit dû à la trop grande distance entre la ligne de l'abonné et le central.

Cependant, si les opérateurs alternatifs ne décidaient pas d'investir pour équiper ces nouveaux centres, leurs abonnés pourraient perdre le bénéfice du dégroupage. Une situation qui tournerait donc au profit de France Télécom et lui donnerait une main mise totale sur les 3,8 millions de foyers concernés. Pour le gendarme de la concurrence, "le recul du dégroupage constituerait donc une régression à la fois dans l'intensité concurrentielle et dans la capacité des acteurs à innover".