Vodafone critique le projet de l'UE de baisse des tarifs mobiles
La Commission européenne veut réduire d'environ 70 % d'ici trois ans les frais de terminaison d'appels mobiles facturés pour chaque conversation téléphonique par l'opérateur de la personne appelée à l'opérateur de celle qui appelle. Aujourd'hui dans l'UE, ils sont en moyenne de 8 à 9 centimes d'euro par minute. Viviane Reding, a commissaire européenne en charge de la Société de l'information et des médias, a déjà indiqué qu'elle ne serait pas opposée à ce que les opérateurs fassent désormais la réception d'appels, aujourd'hui gratuite en Europe, comme cela existe aux Etats-Unis et dans certains pays asiatiques, en échange d'une baisse de ces charges.
Avant d'adopter son projet définitif, Bruxelles a ouvert une consultation publique. Dans sa contribution, dont certains extraits ont été publiés par le "Financial Times" le 1er septembre, Vodafone assure avoir fait mener une recherche auprès de 9 000 clients "qui le conduit à conclure qu'environ 40 millions d'utilisateurs de téléphone mobile européens (sur 400 millions) seraient obligés d'annuler ce service" si l'Europe adoptait le modèle américain.
L'opérateur mobile britannique souligne également que les clients les plus touchés par une facturation à l'américaine seraient les plus modestes, ceux qui ont recours au prépayé plutôt qu'à l'abonnement, et qui sont ceux qui reçoivent justement plus d'appels qu'ils n'en donnent. Vodafone ne s'oppose pas à une baisse des tarifs de terminaison d' appel, mais voudrait les voir se maintenir autour de 5 à 6 centimes par minutes d'ici à 2012, plutôt que à 1 à 2 centimes comme le souhaite la Commission.
En réponse à ces critique, la Commission européenne a défendu lundi son plan. Martin Selmayr, porte-parole de Viviane Reding, a ainsi qualifié d'"ahurissant" le chiffre de 40 millions d'utilisateurs de téléphone mobile européens qui pourraient abandonner leur portable. "Ils ont mesuré ce qui se passerait si l'entreprise changeait de système et faisait payer les appels reçus", a-t-il souligné. Martin Selmayr a reconnu que "les consommateurs ne trouveront probablement pas cela attractif", mais qu'"il y a suffisamment d'autres concurrents sur le marché qui seront heureux de récupérer les consommateurs que cette entreprise perd."