L'Elysée avance à reculons sur la quatrième licence 3G


Alors que Matignon avait promis une attribution de la 4ème licence 3G avant l'été, l'Elysée repousse le calendrier en commandant un nouveau rapport.

Tout semblait bien ficelé. Il ne manquait plus que la signature de Luc Chatel pour lancer l'appel d'offres. Mais au dernier moment, l'Elysée a décidé de commander une nouvelle étude afin de s'assurer que le prix des blocs de fréquences 3G qui restent à attribuer est juste.

Pour le secrétaire d'Etat à l'Industrie, il s'agit seulement de vérifier que ce prix de 206 millions d'euros "correspond clairement à l'évaluation de la quatrième licence [afin] d'être absolument inattaquable sur ce point", a-t-il déclaré, mercredi, sur Radio Classique. Sous-entendu, l'Etat veut se garantir d'une éventuelle contestation juridique de la part des opérateurs mobiles.

Mais l'Etat avait-il besoin d'un rapport supplémentaire alors que le Conseil d'Etat, selon "Les Echos", a confirmé la semaine dernière que ce prix était équitable ? Ce rapport n'apportera pas grand-chose de plus à l'avis de la plus haute juridiction administrative en France et aurait d'ailleurs pu être commandé depuis des mois.

Ce qui est sûr, c'est que ce nouveau retard rajoute aux atermoiements du processus d'attribution de la quatrième licence 3G. Censé paraître fin mars, le décret donnant le feu vert à l'appel d'offres est toujours bloqué sur le bureau de Luc Chatel. Selon les conclusions de ce rapport, le décret aura, au mieux, quelques semaines de retard, au pire, plusieurs mois s'il conclut à la nécessité de revoir le prix de la licence. Un ajournement que l'Elysée, sensible au lobby des opérateurs en place qui expriment le risque de pertes d'emplois en cas de concurrence sur leur marché, ne verrait pas d'un mauvais œil.