Orange dépose un recours contre la 4G de Bouygues Telecom

Orange dépose un recours contre la 4G de Bouygues Telecom L'Arcep avait autorisé Bouygues Tel à réaffecter sa bande de fréquences en 1800 MHz à la 4G. L'opérateur historique conteste cette décision.

Les opérateurs télécoms avaient jusqu'au 11 juin pour contester l'autorisation accordée par l'Arcep à Bouygues Telecom d'utiliser en 4G ses fréquences en 1800 MHz, jusqu'ici dédiées à la 2G (lire l'article L'Arcep autorise Bouygues Telecom à faire de la 4G sur ses fréquences 2G, du 14/03/2013). C'est chose faite pour Orange, révèle "Le Figaro". L'opérateur historique a déposé le 4 juin devant le Conseil d'Etat un recours contre son concurrent. Selon le quotidien, Free Mobile devrait également déposer un recours, en référé et au fond, tandis que SFR y a renoncé.

La décision de l'Arcep va permettre à Bouygues Telecom de prendre tout le monde de court en offrant dès le 1er octobre une couverture 4G de 40% de la population. De son côté, Orange ne devrait pas couvrir plus de 30% de la population d'ici la fin de l'année.

Le premier argument d'Orange : Bouygues Telecom n'aura qu'à changer une carte dans son réseau pour le passer en 4G, tandis que ses concurrents doivent déployer des antennes et de nouveaux équipements sur tout le territoire. Un écart substantiel de coûts et de temps qui constitue selon Orange une rupture d'égalité entre les opérateurs.

Par ailleurs, l'opérateur historique déplore de ne pas avoir été informé, au moment de l'appel d'offres sur les licences 4G intervenu fin 2011, que la bande des 1800 MHz serait autorisé pour la 4G dès 2013. A l'époque, les quatre opérateurs mobiles avaient déboursé 3,5 milliards d'euros pour ces fréquences en 800 et 2600 MHz.

Il y a toutefois peu de chances que l'autorisation de l'Arcep soit retirée, d'autant qu'elle s'assortit déjà de contreparties. Free Mobile va ainsi pouvoir acquérir auprès de Bouygues Telecom des fréquences 1800 MHz. Et Bouygues Tel devra verser à l'Etat une redevance de près de 60 millions d'euros par an pendant 20 ans, soit six fois plus que pour la 2G.