Stéphane Richard fustige "l'idéologie de Bruxelles"

Stéphane Richard fustige "l'idéologie de Bruxelles" Le PDG d'Orange s'attaque à la politique de concurrence de la Commission européenne, qui selon lui prône la concurrence sauvage.

Le PDG d'Orange est remonté. Dans une interview accordée au Figaro, il a réagi aux perquisitions menées aux sièges d'Orange, Deutsche Telekom et Telefonica la semaine dernière, suite à la plainte de Cogent, qui réclame que les opérateurs lui écoulent son trafic gratuitement. Selon lui, "il est stupéfiant que la Commission se fasse ainsi le complice d'un ­acteur américain contre des ­entreprises euro­péennes qui emploient et investissent massivement en Europe. Aux États-Unis, la réciproque ne risque pas d'arriver !".  

Pour lui, cette attitude n'est pas étonnante "depuis vingt ans, Bruxelles ne sait faire qu'une seule et unique ­chose: de l'antitrust. Bruxelles semble ne pas comprendre que le monde a changé [...] Cette idéologie a provoqué beaucoup de dégâts". Et de citer le rachat de l'opérateur historique hollandais KPN par Carlos Slim et l'intérêt d'opérateurs américains pour des acteurs européens.

Selon lui, le secteur des télécoms européens a besoin pour faire face à la mondialisation d'un moratoire sur les prix du roaming et de se consolider à travers des rapprochements continentaux. Il cite aussi la distorsion de concurrence avec les câblo-opérateurs qui ne sont pas régulés et n'ont aucune obligation d'ouvrir leurs réseaux à des opérateurs tiers. Il réclame enfin la mise en place d'une fiscalité équilibrée qui permettrait aux acteurs européens de mener une concurrence équitable avec leurs homologues américains.