Les infrastructures, clé d’un déploiement réussi de la 5G

Prévue pour se déployer progressivement entre 2020 et 2025, la 5G va impliquer des investissements inédits et incontournables. Car d’elle dépend la compétitivité future de nos territoires et de nos économies. Véritable enjeu stratégique, l’entrée réussie dans la 5G ne pourra se faire qu’en s’appuyant sur des infrastructures adaptées c’est-à-dire densifiées et rationalisées.

Dans sa feuille de route sur la 5G publiée en juillet 2018, l’Arcep a choisi d’illustrer la nouvelle génération de réseaux mobiles par trois chiffres forts : la 5G permettra des débits perçus jusqu’à dix fois supérieurs à la 4G, divisera par dix les temps de réponse et se caractérisera par une densité de connexion décuplée du fait de la multiplication des objets connectés.

Pourtant, les enjeux d’un déploiement réussi vont bien au-delà de ces chiffres. Avec la 5G, nous entrons dans une nouvelle ère. Véritable disruption, elle nous fait définitivement entrer dans l’ère du numérique. La transformation est partout et s’accélère encore, faisant même dire à certains qu’elle est le stade ultime de la transformation numérique pour nos sociétés, nos économies et nos territoires.

Il faut dire que la 5G représente bien une rupture technologique inédite. De celle-ci vont naître des métiers que nous ne pouvons imaginer à ce jour, de nouveaux modèles économiques, de nouveaux business et services, pour les entreprises comme pour le grand public. Pour des domaines comme la santé, l’éducation voire les services publics, elle permettra de s’affranchir des contraintes physiques et géographiques.

Prévue pour se déployer progressivement entre 2020 et 2025, la 5G va impliquer des investissements inédits et incontournables. Car d’elle dépend la compétitivité future de nos territoires et de nos économies. Véritable enjeu stratégique qui "illustre la concurrence pour le leadership numérique mondial, l’entrée réussie dans la 5G ne pourra se faire qu’en s’appuyant sur des infrastructures adaptées c’est-à-dire densifiées et rationalisées.

Bien plus qu’une rupture technologique

La rupture ou l’accélération technologique induite par la 5G est difficile à cerner tant de nombreux usages restent à inventer. On peut néanmoins mettre en exergue, comme a pu le proposer l’Institut Montaigne, trois aspects majeurs : un débit décuplé et une latence imperceptible ; une architecture décentralisée grâce à l'edge computing ; une exploitation du réseau optimisée avec le slicing.

Pour autant, le chemin qui nous mène vers un déploiement réussi de la 5G en Europe n’est pas un long fleuve tranquille. D’importantes incertitudes demeurent quant au calendrier, aux standards technologiques, au cadre réglementaire et même quant au business model qui le soutiendra. Et une incertitude encore plus marquante semble éludée par nombre de parties prenantes : celle de la densification du réseau d’infrastructures sur les territoires et du modèle de gestion qui en découlera.

Densification et rationalisation des infrastructures

Une chose est certaine. Le succès de la 5G se fera sur la base d’un vaste déploiement d’infrastructures. Et si, dans un premier temps, cela pourra se faire sur la base du réseau actuel d’antennes de télécommunication, très vite, le réseau devra être sensiblement densifié. En zone urbaine dense, elle s’appuiera sur de nouvelles infrastructures de micro-antennes – DAS ou mini-cells – installées à faible hauteur et dans l’espace public (sur le mobilier urbain notamment).

C’est pourquoi, le déploiement ne sera une réussite qu’à condition de prendre en compte les éléments suivants : garantir un accès efficace au réseau sur le territoire ; garantir une occupation rationnelle de l’espace public ; répondre aux questions du public quant à l’impact des antennes et autres dispositifs. 

Dans ce contexte, le choix du modèle de déploiement représente sans doute l’une des clés du succès. Et particulièrement pour tous ceux qui gèrent et déploient les infrastructures et, en premier lieu, les opérateurs. Aujourd’hui, trois options s’offrent à eux : développer chacun leur réseau, source de concurrence mais aussi synonyme de coûts pénalisants et d’une inévitable prolifération d’antennes sur des territoires inéquitablement desservis ; s’associer entre eux pour mutualiser les coûts du déploiement tout en misant sur une hypothétique convergence stratégique ; ou, enfin, recourir à des opérateurs neutre d’infrastructures.

Indéniablement, ce dernier modèle favorise la rationalisation des investissements et de l’implantation des infrastructures. Neutres, les opérateurs indépendants garantissent un traitement égal et permettent à chacun de proposer et de se concentrer sur des services et des offres commerciales spécifiques, sur leur cœur de métier et leur valeur ajoutée.

La 5G est là et c’est une bonne nouvelle. Nous sommes à l’aube de changements qui vont impacter positivement nos vies. Voitures électriques, télémédecine, villes intelligentes seront bientôt notre quotidien. Mais, pour que nous ne soyons pas juste spectateurs de cette mutation qui va transformer nos sociétés, nos économies et nos territoires, il convient que tous les acteurs prennent la mesure des enjeux. A commencer par celui des infrastructures qui dessineront l’Europe et le monde de demain.