Carrefour menacé de boycott au Brésil après sa prise de position contre le Mercosur
Le retour de bâton n'a pas tardé pour Carrefour. La semaine dernière, face à la mobilisation des agriculteurs contre le traité du Mercosur, le géant de la grande distribution s'engageait à ne pas commercialiser dans ses supermarchés français de viande issue des importations prévues par cet accord de libre-échange avec le Brésil, l'Argentine, de l'Uruguay, le Paraguay et la Bolivie. En représailles, un appel au boycott a été lancé au Brésil, où la chaine française compte de nombreuses enseignes.
"Je peux aussi vous traiter de la même manière", a répliqué le gouverneur de la région agricole du Mato Grosso, Mauro Mendes, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, repérée par BFMTV. "Si le Brésil ne peut pas vous vendre de la viande, alors vous non plus, vous ne vendrez pas de produits français", a-t-il décrété, ajoutant : "Moi, en tant que citoyen, je ne ferai plus mes courses dans leurs magasins".
"Aucun magasin n'est en rupture de stock"
Un décision approuvée par de nombreux internautes. En conséquences, selon plusieurs médias brésiliens, des livreurs ont refusé d'approvisionner quelques 150 supermarchés Carrefour du pays. "Aucun magasin n'est en rupture de stock", a cependant affirmé la direction de Carrefour Brésil, dénonçant de la "désinformation" sur le sujet.
Le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, avait annoncé mercredi dernier vouloir "faire front commun avec le monde agricole" en prenant "l'engagement de ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur." Il espérait ainsi "inspirer les autres acteurs de la filière agroalimentaire et donner une impulsion à un mouvement plus large de solidarité" dans l'opposition à l'accord de libre-échange. Ce dernier prévoit, en l'état, l'importation de quelques 100.000 tonnes de viande bovine par an en Europe.